Marché suisse, yen, rhodium, Chine, Tesla: en vrac, un aperçu des évènements significatifs de la semaine et de leur impact sur les marchés.
Rien n’y fait. Ni le franc fort ni une valorisation considérée par certains comme excessive. Le SMI a connu un nouveau record historique cette semaine, jouant pleinement son rôle «d’indice refuge » face à la propagation du coronavirus. Au niveau américain, le S&P 500 a dépassé notre objectif des 3’300 points nous amenant à en fixer un nouveau pour le trimestre prochain: 3’500 tout en étant d’accord qu’une prise de bénéfices serait la bienvenue. Quoi qu’il en soit, sur la semaine, les principaux indices américains terminent en légère baisse. En dehors de la Suisse : même tendance légèrement négative pour les indices européens. En Asie, avant le Nouvel An chinois lunaire, la majeure partie des indices ont aussi succombé au stress de voir une propagation du nouveau virus chinois ayant déjà fait des dizaines de victimes en Asie.
Les interrogations concernant le coronavirus ont, en toute logique, bénéficié au yen en tant que valeur refuge. La livre sterling quant à elle a fortement progressé face à un panier de devises après que le Parlement britannique ait définitivement adopté l'accord de Brexit qui dégage la voie à la sortie historique du Royaume-Uni de l'Union européenne fin janvier. Par ailleurs une enquête de l'organisation patronale CBI a montré que la confiance des entreprises du secteur manufacturier au Royaume-Uni avait rebondi à un niveau plus vu depuis 2014, dans les trois mois précédant janvier. Parmi les membres du G10, la plus forte baisse face au dollar est à mettre sur le compte de couronne norvégienne. Dans les marchés émergents toujours, on a constaté une tendance baissière (toujours face au dollar) avec notamment la sous-performance du yuan et du won sud-coréen. La plus forte hausse a été à mettre sur le compte du rand sud-africain.
Selon la définition, le rhodium est un métal rare (symbole Rh, numéro atomique 45, masse atomique 102,91) blanc argenté, très dur et résistant à la corrosion, qui est principalement utilisé comme élément d'alliage du platine avec lequel on le trouve également associé à l'état naturel. Le Rhodium est utilisé dans divers domaines ; notamment dans l’automobile, la chimie, la bijouterie, l’électricité et dans la science. Son extraction demande énormément d’équipements et d’énergie. Une part de la production de rhodium s’oriente donc peu à peu vers la filière de recyclage des pots catalytiques. Lorsque les quantités de rhodium produites (ou les capacités à l’extraire) sont faibles, et que donc l’offre ne peut pas répondre à la demande mondiale, alors le prix du métal augmente drastiquement. De même dans le sens inverse, lorsque la demande augmente beaucoup plus en proportion de la quantité de rhodium pouvant être produite. Son cours chutera ensuite aussi vite que la demande se relâchera. Attention, la thématique est volatile! Cependant l’or est l’arbre qui cache la forêt. De plus en plus de métaux méritent que l’on s’y attarde. Le rhodium en est un, tout comme le vanadium, le platine et le palladium.
La Chine est à nouveau sujet à un virus dévastateur appelé 2019-nCov ou plus simplement coronavirus. Apparu fin décembre 2019 à Wuhan, en Chine, un mystérieux virus d'origine inconnue a causé une pneumonie chez 200 personnes et fait 4 morts. L'épidémie se propage en Thaïlande, au Japon et en Corée du Sud. Un scientifique chinois renommé de la Commission nationale de la santé, Zhong Nanshan, a déclaré le 20 janvier à la chaîne de télévision d'Etat CCTV que la transmission par contagion entre personnes était avérée. La possibilité que le virus se propage entre les personnes augmente donc les probabilités d’une pandémie plus rapide et plus large. À ce jour, il n'existe pas de traitement spécifique au 2019-nCoV disponible, et le traitement est essentiellement symptomatique. Historiquement les secteurs les plus touchés par ce type de maladie sont : le tourisme au sens large, les compagnies aériennes, les aéroports et les magasins hors taxes, les assurances – réassurances et bien évidemment le luxe et les cosmétiques. Pour mémoire, à la fin de 2002 avant de se propager dans le reste de la région en 2003, l'épidémie de la pneumonie atypique (SRAS) aurait coûté 20 milliards aux pays d'Asie en termes de PIB et se serait soldée par des dépenses générales et des pertes commerciales d'un montant de 60 milliards.
Comment ne pas revenir sur Tesla cette semaine puisque sa capitalisation boursière a finalement dépassé celle de Volkswagen. C'est deux fois la capitalisation boursière d'un constructeur comme GM ou trois fois celle de Ford et ce cap a été atteint après une grosse poussée de l'action lundi qui a gagné plus de 7% à la faveur de prévisions favorables des analystes, les plus optimistes n'hésitant guère à anticiper un cours à 800 dollars. L'effervescence est toujours de mise avec une valeur de l'action qui a doublé en seulement trois mois, profitant des annonces stratégiques comme la mise en production et les premières livraisons de la Gigafactory 3 de Shanghai ou le nouveau record de livraisons atteint fin 2019. Cerise sur le gâteau, le Financial Times rappelle que si la valorisation de Tesla franchit la barre des 100 milliards de dollars (554,8 dollars par action), et s’y maintient pendant six mois, Elon Musk touchera alors un bonus de près de 350 millions de dollars en actions. Dans le même temps, l’entreprise devra également afficher un chiffre d’affaires de 20 milliards de dollars ou un bénéfice ajusté de 1,5 milliard de dollars.