Quand la saison des dividendes est bonne

Yvan Roduit, Raiffeisen

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Les trois poids lourds du SMI, que sont Nestlé, Roche et Novartis, se démarquent de nouveau. Les compagnies d’assurance figurent également parmi les perles en matière de distributions.

A la saison d’annonce des résultats annuels succède la saison des dividendes. Le jour de paie pour les actionnaires aura lieu dans les mois à venir et la moisson s’annonce prometteuse, diverses entreprises ayant déjà annoncé des hausses de dividendes.

Chaque année, entre mars et avril, de nombreuses entreprises redistribuent une partie de leurs bénéfices aux actionnaires. Selon le Swiss Performance Index (SPI), ces versements représentent cette année quelque 52 milliards de francs sur le marché suisse des actions. La tendance haussière des distributions observée depuis des années se poursuit donc. Leur montant total a doublé depuis 2006. Au niveau actuel du cours du SPI, cela correspond à un rendement sur dividendes de 3,1%. Le point positif est que les distributions sont relativement constantes et ont généralement aussi lieu lors des années boursières difficiles.

Rendement attrayant, mais jamais garanti

Les périodes critiques – souvenez-vous de la crise du coronavirus ou de la crise financière de 2008 – montrent cependant que les versements, malgré une tendance stable à la hausse, ne sont aucunement garantis. Certaines entreprises avaient en effet réduit, voire supprimé le versement de dividendes lorsque le bénéfice s’était soudainement transformé en perte. Après tout, les dividendes doivent être versés à partir du bénéfice effectivement réalisé, et non du capital. Puiser dans la substance de l’entreprise n’est en effet pas souhaitable pour qui souhaite investir et participer au succès de l’entreprise sur la longueur. Bien que les actionnaires soient impactés et les marchés déçus sur le moment, il s’agit, après réflexion, de la bonne décision. Comme un marathonien, qui sait gérer les moments difficiles arrive à gagner sur le long terme.

Un marché suisse rémunérateur

Les trois poids lourds du SMI, que sont Nestlé, Roche et Novartis, se démarquent de nouveau. Depuis plus de 25 ans, ces groupes augmentent constamment et sans interruption leurs dividendes et s’inscrivent donc automatiquement dans un portefeuille largement diversifié. Les compagnies d’assurance figurent également parmi les perles en matière de dividendes sur le marché suisse. Swiss Life, Zurich Insurance et Swiss Re montrent les meilleurs résultats, avec des rendements sur dividendes oscillant entre 5,4% et 6,5%. Pour un rendement annuel moyen d’environ 8% sur les marchés des actions, une grande partie du chemin est fait par les dividendes versés. Qui possède des actions du groupe pharmaceutique Novartis, du cimentier Holcim et du gestionnaire de fortune Partners Group s’assurent des rendements entre 4% et 5%, de manière relativement sure.

Comparaison n’est pas raison, mais…

La comparaison du SMI avec le SMIC montre dans quelle mesure les dividendes peuvent influencer la performance sur le long terme. Le SMIC comporte les dividendes réinvestis. L’écart de performance se creuse au fil du temps grâce à l’effet des intérêts composés. La société d’investissement Berkshire Hathaway de Warren Buffett illustre l’importance du rôle de moteur de performance des dividendes. Il est vrai que l’investisseur le plus prospère investit souvent dans des entreprises pratiquant une distribution attractive. Berkshire Hathaway ne verse cependant pas de dividendes, mais les réinvestit. Cela explique, outre un style de placement réussi, une part importante du surrendement de la société de placement.  Les entreprises bien ancrées dans leur marché respectif, disposant d’un pouvoir de fixation des prix et qui versent un dividende régulier conservent donc leur place importante dans un portefeuille diversifié – même en période de hausse des taux d’intérêt.

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