SSPA: la démystification s’intensifie

Allnews

2 minutes de lecture

Le guide World of Structured Products de l’Association Suisse des Produits Structurés s’inscrit dans un mouvement pédagogique global.

 

C’est l’une des idées fausses les plus répandues sur les produits structurés. À savoir que ceux.ci exposent l’investisseur à des risques excessivement élevés, sont réservés uniquement à des professionnels de la finance et de l’investissement et coûtent beaucoup plus cher qu’un placement «normal». C’est cette méconnaissance que l’Association Suisse des Produits Structurés (SSPA) entend éradiquer. En publiant la troisième édition de l’ouvrage World of Structured Products, rédigé en collaboration avec le Swiss Derivative Institute.

Voilà près de vingt ans que la SSPA a fait de la transparence une priorité absolue. En lançant, dès 2006, la première classification formelle des produits structurés (SSPA Swiss Derivative Map), qui offre une vue globale et infographique de ce type d’investissement. Combiné à la littérature (largement accessible à tous) contenue dans le livre World of Structured Products, le lecteur découvre ainsi l’histoire des produits structurés, leur fonctionnement, les principales stratégies appliquées, leur construction, les éléments d’évaluation et de pricing ou encore la composition du marché.

«Une chose est certaine, les produits structurés ont un profil de rendement prédéfinis au moment de leur émission et de leur maturité»

Pour les auteurs de l’ouvrage, il est essentiel de démontrer que les produits structurés ne sont pas des «titres obscures» purement spéculatifs. «Une chose est certaine, les produits structurés ont un profil de rendement prédéfinis au moment de leur émission et de leur maturité», insistent les auteurs du livre. «De plus, la plupart des stratégies, à l’exception de celles liées aux produits à levier, présentent un risque de marché inférieur à celui, par exemple, d’une action», ajoutent-ils.

Rappelons qu’en 2023, le chiffre d’affaires généré par les émetteurs de produits structurés membres de la SSPA s’est élevé à 180 milliards de francs (221 milliards en 2022). Ce chiffre a toutefois atteint plus du double en 2020. Année du covid, durant laquelle la volatilité extrême avait poussé les investisseurs à se repositionner, notamment par l’achat de produits de protection du capital, alors que les produits d’optimisation du rendement sont généralement les plus traités en temps normaux. Avec de tels volumes traités – la Suisse étant le premier marché mondial des produits structurés –, une transparence accrue est d’autant plus nécessaire, compte tenu du fait que les investisseurs individuels contribuent de plus en plus à la dynamique du marché. D’où l’inflation réglementaire visant à protéger ces derniers.

En outre, cette campagne d’éducation ne se limite pas à la Suisse ou aux plateformes boursières. Banques émettrices, conseillers financiers, originateurs, asset managers, gestionnaires de fortune, cabinets de conseil, tous multiplient les supports pédagogiques destinés aux investisseurs individuels. L’angle privilégié étant la démystification. «Les risques associés aux produits structurés varient selon le type de produit, mais ces risques sont connus au moment de leur souscription», avait expliqué Aurélien Leroy, Head of Structured Products chez Indosuez, lors du premier podcast Banking Insider publié en février par Indosuez Wealth Management.

«Le fonctionnement de la mécanique du type produit structurés/à formule n’est que peu compris»

Notons, enfin, qu’en juillet 2024, l’Autorité française des marchés financiers (AMF) a publié un rapport d’étude sur la lisibilité de l’information entourant certaines catégories de placement, dont les produits structurés indexés à un indice ESG. L’objectif étant de vérifier la compréhension qu’en ont les investisseurs à la lecture de brochures promotionnelles. «L’objectif était de vérifier si les investisseurs comprennent bien qu’avec des produits structurés, les investissements réalisés ne financent pas des projets verts», souligne l’AMF.

Or il ressort de cette étude que la plupart des épargnants moyens, détenant entre 20.000 et 200.000 euros d’épargne, plus ou moins sensibles aux enjeux de durabilité, non seulement perçoivent ces produits comme étant à haut risque et destinés à des «investisseurs ambitieux et généralement experts», mais les associent souvent à de l’assurance-vie ou à un plan d’épargne-retraite.

«Le fonctionnement de la mécanique du type produit structurés/à formule n’est que peu compris», poursuit l’AMF. Qui précise que la documentation en est souvent responsable, celle-ci manquant de clarté sur la dimension durable/responsable du produit structuré. «Cette dimension est alors déterminée indirectement. Sans indications claires, les épargnants fondent leur avis sur la section présentant l’indice sous-jacent et non sur les caractéristiques du produit», observent les auteurs du rapport.

A lire aussi...