Selon les séries de données à haute fréquence disponibles, la dynamique conjoncturelle s’est encore raffermie au deuxième trimestre. En mai, l’indice mensuel de la conjoncture du Secrétariat d’Etat à l’économie (SECO) a atteint son niveau le plus élevé depuis décembre 2022. Véhiculée par les taux hypothécaires en repli, la baisse de taux directeur de la BNS en mars a déjà atteint l’économie réelle. La seconde baisse adoptée en juin va réduire un peu plus les coûts de financement pour les investisseurs en Suisse. De notre point de vue, l’orientation de politique monétaire de la BNS n’est plus restrictive. Désormais, c'est une reprise de la demande mondiale qui devra stimuler la conjoncture en Suisse. Dès le début de l’année, nous estimions que les troubles géopolitiques croissants allaient limiter le potentiel de reprise à moyen terme. En France, l’incertitude en matière de politique économique est palpable. En Europe, nous prévoyons – dans le meilleur des scénarios – un retour à des taux de croissance proches du potentiel. Cette prévision relativement prudente explique également pourquoi notre prévision de croissance du PIB suisse pour l’année à venir et nettement inférieure à celle du consensus.
Notre prévision d’inflation pour 2025 diffère elle aussi considérablement de celle du consensus. Cela s’explique par un repli de la dynamique conjoncturelle dans notre scénario de croissance, une baisse des prix attendue côté fournisseurs d’électricité et des loyers des baux existants qui n’augmenteront pas. Nous prévoyons également que la récente appréciation du franc suisse face à l’euro se poursuive. La pression de l’inflation importée devrait donc refluer lors des mois à venir.
Actions: Aperçu de la performance des marchés des actions
Suisse
- Les actions suisses ont fait mieux que les européennes avec la nouvelle baisse surprise des taux par la BNS.
- Ce marché est le plus cher, derrière l’américain.
Zone euro
- L’annonce de législatives anticipées en France après la victoire de l’extrême droite aux élections européennes a pesé sur les titres européens.
- La valorisation du marché est quasi neutre.
Etats-Unis
- Le marché a poursuivi sur sa trajectoire haussière en juin. Proche de 15% depuis janvier, la performance est très supérieure à notre estimation haute de 7% pour 2024.
- Les bons résultats trimestriels et la révision à la hausse des prévisions de bénéfices ont principalement porté le marché.
- Comme l’an dernier, la performance depuis le début de l’année varie fortement selon les styles et les secteurs. Les titres de valeur ont gagné 7,3%, ceux de croissance, 22,2%. En hausse de 24,9%, le style momentum est le plus performant depuis janvier. Le rallye reste l’apanage des très grandes capitalisations, alors que les petites ne progressent que de 0,9%.
- Le marché américain est cher, et sa valorisation reste bien supérieure à celle de tous les autres.
Marchés émergents
- Tableau hétéroclite: le marché chinois rebondit de +6,9% depuis janvier, le brésilien signe -18%.
Royaume-Uni
- En amont des élections générales du 4 juillet, le marché britannique clôt le mois en léger repli.
- Il profite toujours d’une faible valorisation.