Pour P. Maudet, Genève doit mieux intégrer la finance durable

AWP

2 minutes de lecture

Le conseiller d’Etat genevois qui est également un des instigateurs de la semaine Building Bridges espère qu’un véritable déclic se produira lors de cet événement.

La Fondation Genève Place Financière (FGPF) ne peut plus considérer la finance durable comme un gadget et doit l’intégrer à son ADN. C’est, en substance, l’avis de Pierre Maudet, un des instigateurs de la semaine Building Bridges à Genève. Le conseiller d’Etat genevois espère qu’un véritable déclic se produira lors de cet événement.

La Cité de Calvin s’apprête à vivre cette semaine à l’heure de la finance durable. De lundi à vendredi, la Building Bridges Week va tenter de jeter des ponts entre les deux rives de Genève, représentées par les organisations internationales, côté droit, et le monde bancaire, côté gauche.

«A quelques exceptions près, les banques devraient davantage faire preuve d’audace face aux besoins de financement des organisations internationales pour des projets durables», indique à AWP Pierre Maudet. Partant de ce constat, l’État de Genève a travaillé pendant près de deux ans pour favoriser la mise sur pied d’une telle manifestation, organisée par Sustainable Finance Geneva (SFG), Swiss Sustainable Finance (SSF) et la Fondation Genève Place Financière (FGPF)».

A en croire le conseiller d’Etat en charge de l’Economie, convaincre certains acteurs du milieu bancaire n’a pas été une sinécure. Le magistrat genevois déplore la persistance d’un «ancien monde», encore groggy après la perte du secret bancaire, peu disposé à «ouvrir ses chakras» et à adopter la finance durable.

Les banques privées pluricentenaires sont celles qui auraient initialement montré le plus de réticence, selon M. Maudet. «Certains pensent que la plupart d’entre elles arriveront les mains dans les poches. Pour ma part, je crois que nombreuses seront les banques qui participeront parce qu’elles ont compris les opportunités qui s’en dégagent.»

Etablir un «Davos de la finance durable»

Le groupe Lombard Odier figure visiblement au rang des bons élèves. «Cela tient en grande partie à la personnalité et à l’engagement de l’associé-gérant senior, M. Patrick Odier, qui a bien compris les enjeux liés à la finance durable», affirme Pierre Maudet. Patrick Odier présidera le sommet Building Bridges de jeudi, qui se veut le point d’orgue de la manifestation.

Pour Pierre Maudet, la finance durable doit devenir - au même titre que la philanthropie déjà bien développée - un des nouveaux moteurs de croissance de la place financière genevoise.

Dès lors, le ministre s’attend à une prise de conscience de la FGPF lors de la Building Bridges Week. «A l’avenir, l’urgence climatique, la protection de l’environnement et la notion de responsabilité sociale feront partie intégrante de l’ADN des banques. Il semblera sans doute bientôt anachronique que la place financière genevoise n’incorpore pas, dans sa gouvernance même, le paramètre de la durabilité», affirme-t-il.

Le conseiller d’Etat PLR perçoit une certaine redondance entre les deux «faîtières» que sont la Fondation Genève Place Financière et Sustainable Finance Geneva, spécialisée dans l’investissement durable.

La semaine Building Bridges constitue une opportunité d’imposer Genève comme la capitale des thématiques liées à l’environnement ou à la responsabilité sociale, selon Pierre Maudet, qui veut pérenniser la manifestation et la transformer en un «Davos de la finance durable».

La teneur de la déclaration finale - si tant est qu’il y en ait une - sera déterminante pour inscrire cet événement dans la durée. «Je souhaite idéalement qu’une grande décision soit prise. Mais à ce stade, il y a plus de probabilités que cette semaine soit l’occasion de tenir des discussions afin de poser des jalons clairs pour la suite», reconnait M. Maudet.

A lire aussi...