Perspectives 2023: lutter contre l’inflation

Roger Bootz, Vanguard

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Si la hausse des prix ne peut pas être contenue, les ménages et les entreprises risquent de subir des dommages à long terme.

©Philip Boeni

Les gouvernements et les banques centrales vont continuer à influencer l’évolution des marchés en 2023, notamment par leur lutte contre une inflation persistante. Dans ce cadre, ils s’accommoderont d’une volatilité des marchés plus élevée et d’une croissance économique plus faible. L’environnement actuel et l’évolution attendue pour les prochains mois ont été par le passé des signes avant-coureurs d’une récession mondiale, celle-ci constituant également notre scénario de base pour l’année à venir. Si l’inflation ne peut toutefois pas être contenue, les ménages et les entreprises risquent de subir des dommages à long terme.

La récession, mais sous d’autres noms

L’offre et la demande sur le marché de l’énergie, des flux de capitaux et des volumes des échanges en recul, ainsi qu’une baisse de la production par habitant annoncent une récession en 2023. Cependant, les ménages, les entreprises et les banques sont aujourd’hui bien mieux préparés à une éventuelle récession, c’est pourquoi les références aux années antérieures ne fonctionnent pas. Une récession est naturellement toujours douloureuse, mais nous n’attendons pas non plus un gros ralentissement. A l’exception de la Chine, la plupart des grandes économies devraient stagner, ou se contracter légèrement au cours de l’année à venir. Les taux de chômage vont certes augmenter, mais ils resteront largement inférieurs aux niveaux des années 2008 et 2020. De plus, les suppressions d’emplois et la baisse de la demande des consommateurs devraient permettre un recul de l’inflation en 2023.

La fortune des investisseurs avec un horizon de placement adapté à long terme devrait être supérieure à la fin de la décennie à ce qui était prévu il y a encore un an.
Marchés obligataires

La Réserve fédérale américaine, la Banque centrale européenne et la Banque d’Angleterre vont continuer à relever leurs taux l’année prochaine pour endiguer l’inflation. Les niveaux qu’attendront finalement les rendements obligataires dépendront de l’ampleur et de la durée de ces hausses de taux, qui seront à leur tour liées à l’évolution de l’inflation. A court terme, la hausse des taux est défavorable aux investisseurs, mais elle a également un autre effet: des taux de départ plus élevés signifient des rendements attendus supérieurs pour cette classe d’actifs, ce qui permet d’adapter les prévisions pour les dix années à venir. Pour les investisseurs suisses, la prévision de rendement des obligations mondiales (couvertes en francs suisses) est désormais de 1,0% à 2,0% par an pour les dix prochaines années, par rapport aux -0,7% à 0,2% de rendement annuel prévu sur la base des données de l’année dernière. En d’autres termes, la fortune des investisseurs avec un horizon de placement adapté à long terme devrait être supérieure à la fin de la décennie à ce qui était prévu il y a encore un an.

Marchés actions

Compte tenu de la hausse des taux, de l’inflation croissante et des risques géopolitiques, les investisseurs se voient contraints de revoir leurs anticipations optimistes. Mais, ici aussi, il existe une lueur d’espoir à l’horizon: le marché baissier de 2022 a entraîné une hausse de nos prévisions concernant les marchés boursiers mondiaux. Pour les investisseurs suisses, les rendements des actions mondiales (non couvertes) devraient se situer entre 2,8% et 4,8% par an. Dans cet environnement économique difficile, les conseillers ne devraient pas perdre de vue les objectifs à long terme de leurs clientes et clients et se tenir à une allocation d’actifs diversifiée au niveau mondial en actions et obligations.

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