Mario Draghi plaide pour un outil centralisé de politique budgétaire

William De Vijlder, BNP Paribas

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Un tel instrument permettrait, en cas de retournement cyclique, de donner une impulsion contracyclique afin d’éviter que la confiance des ménages et des entreprises ne s’écroule.

Lors de sa dernière conférence de presse en tant que président de la BCE, Mario Draghi a pu préciser ce qui est, selon lui, nécessaire en termes de politique budgétaire en zone euro afin de renforcer l’efficacité de la politique monétaire. Le cas échéant, ceci se traduirait par une plus grande réactivité de la demande et de l’inflation, ainsi que par une réduction de certains effets néfastes des taux négatifs. 

Il a réitéré son insistance sur la nécessité d’une impulsion budgétaire dans les pays qui possèdent une marge de manœuvre et d’une politique permettant aux stabilisateurs automatiques d’opérer dans les pays qui en ce moment n’ont pas de marge.

Il convient de souligner sa remarque, très pertinente, à propos de l’effet d’entraînement très faible d’une relance dans un pays sur les autres pays (spillover). Ceci est d’ailleurs confirmé par des recherches économétriques, notamment de la Bundesbank. Par conséquent, et nous nous en félicitons, il a fait un plaidoyer pour un instrument budgétaire centralisé en vue de rendre la politique budgétaire efficace pour toute la zone euro. Un tel instrument permettrait, en cas de retournement cyclique, de donner une impulsion contracyclique afin d’éviter que la confiance des ménages et des entreprises ne s’écroule. On peut considérer l’ambition proportionnelle à la difficulté, en raison de l’aléa moral, mais comme l’a dit Mario Draghi lui-même: «never give up».

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