Le cocktail politiques monétaires hyper-expansionnistes et taux réels négatifs fait de l’or la couverture la plus favorable des portefeuilles.
La crise sanitaire liée au coronavirus a mené à un accroissement sans précédent de l’instabilité. D’une part, l’économie et les bénéfices des entreprises enregistrent un effondrement historique; d’autre part, les banques centrales et les gouvernements inondent les marchés de liquidités. Les marchés des actions s’écartent ainsi de plus en plus des données économiques fondamentales et les entreprises ne sont plus en mesure de fournir une estimation de l’évolution future des affaires.
Ces derniers temps, les valorisations boursières ont atteint des sommets historiques. Depuis le plus bas enregistré en mars, les Bourses enregistrent une hausse constante en direction d’un record absolu, et ce pratiquement sans aucune baisse notable. Deux raisons sont principalement avancées pour justifier ce fait. Primo: TINA (There Is No Alternative) – il n’y a pas d’alternative aux actions. En Suisse, il est impossible d’obtenir un rendement positif avec des obligations sans risque, tandis que le rendement moyen des dividendes pour le Swiss Performance Index est stable à 3%. Secundo: au vu des taux d'intérêt extrêmement bas, des valorisations boursières plus élevées sont justifiées. Les bénéfices à venir des entreprises seront actualisés avec un taux d’intérêt plus faible, ce qui signifie que leur valeur est aujourd’hui plus élevée. Si les taux se normalisaient à un moment ou à un autre, les marchés des actions accuseraient d’importants tassements.
L’évolution future sur les marchés des actions dépend de la vigueur et de la pérennité de la reprise actuelle. Les experts doutent que le niveau antérieur à la crise soit atteint de sitôt, car il faut s’attendre au cours des mois à venir à une augmentation du nombre de faillites et donc à une hausse des chiffres du chômage. Etant donné que les dépenses de consommation privée constituent, dans une économie développée, l’essentiel de la croissance économique, les perspectives de croissance restent modestes.
le marché suisse des actions n’accuse que des pertes modérées.
Pour les 12 mois à venir, le potentiel de hausse du SMI semble limité. Du fait de sa composition à orientation défensive, le marché suisse des actions n’accuse, depuis le début de l’année, que des pertes modérées. En présence d’une reprise, le regard des investisseurs devrait se tourner surtout vers les titres cycliques. Par ailleurs, le poids lourd de l’indice qu’est Nestlé affiche, avec des prévisions de croissance de l’ordre de 2 à 3%, une valorisation pleine d’audace.
A l’avenir également, les entreprises du domaine de la santé et de la technologie devraient continuer à présenter des taux de croissance supérieurs à l’ensemble de l’économie, raison pour laquelle ces secteurs comptent actuellement parmi les favoris. Pour les titres, il s’agit par exemple de Vifor, qui atteint des résultats semestriels solides sans parvenir à surpasser les attentes ambitieuses des analystes. Toutefois, du fait de sa coopération avec Fresenius Medical Care, l’entreprise recèle un grand potentiel dans le secteur d’avenir que constitue la dialyse. Swatch, qui devrait avoir surmonté le plus dur de la crise, enregistre de nouveau une progression à deux chiffres de son chiffre d’affaires en Chine. Du fait de son excellent bilan (pas de dettes, liquidités disponibles pour un montant de 1,3 milliard de francs), l’entreprise va sortir gagnante de cette crise. En revanche, le marché sous-estime totalement Novartis à l’heure actuelle. Les investisseurs se concentrant pour le moment sur le développement de vaccins et de médicaments contre le COVID-19, les bons chiffres semestriels de Novartis ne reçoivent pas l’attention qu’ils méritent.
avant de reprendre sa tendance à la baisse à moyen terme.
Le dollar US a entamé sa chute lorsque la banque centrale américaine a abaissé les taux d’intérêt à court terme de 1,5% au mois de mars suite à la crise du coronavirus. Les taux réels négatifs aux États-Unis et la résolution dont font preuve les hommes politiques et la Banque centrale européenne pour stimuler la croissance ont accéléré cette tendance à la baisse. A court terme, le dollar US devrait compenser ses pertes face au franc suisse avant de reprendre sa tendance à la baisse à moyen terme.
Le prix de l’or ayant grimpé de plus de 15% depuis début juillet pour atteindre un nouveau record avec 2’060 dollars l’once, des prises de bénéfices ont eu lieu. Celles-ci ont conduit, en l’espace de trois jours seulement, à une perte de cours chiffrée à 7%, faisant ainsi retomber le prix sous le seuil magique de 2’000 dollars l’once. Du fait de la politique monétaire extrêmement expansionniste menée par les banques centrales et des taux d’intérêt réels négatifs qui en résultent, l’or constitue à l’heure actuelle la couverture la plus favorable des portefeuilles. A court terme, le prix de l’or va «digérer» sa remarquable avancée et se stabiliser à un niveau de 1’800 dollars US l’once. A ce niveau, nous recommandons d’accroître les positions en or; nous tablons en effet sur un cours de 2’500 dollars l’once à 12 mois.