Les données sur l'emploi du mois d'octobre ont été plus faibles que prévu dans tous les domaines. Le nombre total d'embauches a ralenti à 150’000 en octobre, tandis que les gains spectaculaires de septembre ont été révisés à la baisse, passant de 336’000 à 297’000. Les embauches dans le secteur privé ont même ralenti, passant de 246’000 à 99’000. Malgré une offre de travail légèrement inférieure (le taux de participation est passé de 62,8% à 62,7%), le taux de chômage a augmenté de 3,8% à 3,9% - un autre signe que la demande de main-d'œuvre s'est affaiblie en octobre. La croissance des salaires a été un peu plus forte que prévu, mais toujours ralentie compte tenu de la révision à la hausse du mois de septembre: les salaires horaires moyens ont augmenté de 4,1% en glissement annuel, contre 4,3% en glissement annuel.

Après des mois de bonnes surprises, ce rapport sur l'emploi pourrait marquer le début du ralentissement économique tant attendu. Alors que les données relatives au marché du travail ont tendance à s'affaiblir depuis un certain temps, les dernières données suggèrent que cette tendance pourrait en fait s'accélérer. Cela affecte clairement les attentes en matière de consommation et, en fin de compte, la réaction de la banque centrale. Alors que les banquiers centraux pourraient se réjouir de toute preuve que leurs actions passées se traduisent enfin par des données concrètes, les marchés pourraient commencer à flirter avec un certain assouplissement à l'horizon. Il en résulterait un assouplissement des conditions financières, ce que les banquiers centraux tentent probablement d'éviter pour l'instant. Même si nous continuons de penser que la Fed ne relèvera pas davantage ses taux, il est possible que les banquiers centraux maintiennent leur tendance hawkish afin de s'assurer que les conditions financières continuent de se resserrer, d'autant plus qu'il est beaucoup plus facile pour eux d'infléchir les attentes du marché dans le sens d'un assouplissement, le cas échéant.