L'activité industrielle a encore progressé en mai et l'indice PMI PME de Raiffeisen a atteint un niveau record. La confiance est de retour, même si la hausse des prix des matériaux et les retards de livraison restent problématiques.

En mai, l'indice PMI PME de Raiffeisen est passé de 58,4 à 65,2 points pour clôturer à son plus haut niveau depuis la mise en place de cette enquête de conjoncture en mars 2018. «Chez la plupart de nos clients, nous constatons une nette reprise qui pourrait perdurer encore plusieurs mois et pour la première fois, nous avons l'impression de voir le bout du tunnel» affirme le directeur d'un atelier d'usinage de Neuchâtel. Sa déclaration illustre de manière exemplaire l'ambiance actuelle dans l'industrie.

La confiance retrouvée chez les PME repose d'une part sur la relance de la demande mondiale de produits d'exportation suisses et d'autre part, sur l'amélioration des indicateurs épidémiologiques. Dans de vastes régions du monde, le coronavirus recule depuis des semaines, entraînant un assouplissement des mesures de restriction en particulier dans les pays occidentaux . Si la situation reste stable, l'activité économique devrait aussi bientôt redémarrer dans les secteurs des services à la personne.

La demande mondiale de biens a repris depuis belle lurette, ce qui en mai, à l'instar de ces derniers mois, a bien rempli les carnets de commande des PME interrogées. La composante «Carnets de commande»  est ainsi passée de 63,1 au chiffre extrêmement élevé de 70,9 points, soit la meilleure valeur depuis le printemps 2018. Les chiffres de la production gagnent également progressivement en dynamique. Pour la première fois depuis le début de la pandémie, la composante «Emploi» se situe elle aussi nettement au-dessus du seuil de croissance de 50 points, ce qui peut être interprété comme le signe que les PME tablent sur la poursuite de la reprise conjoncturelle.  

Restent cependant des aspects négatifs tels que les difficultés d'approvisionnement en matériaux et la hausse des prix d'achat. Le directeur d'une PME qui fabrique des parquets affirme ainsi: «Le marché du bois est devenu fou. Les prix ont explosé et nous rencontrons d'énormes difficultés pour obtenir les matériaux nécessaires». Pour une vaste palette d'autres matières brutes, la demande est à l'heure actuelle nettement excédentaire par rapport à l'offre, notamment pour les métaux industriels.

En raison de goulots d'étranglement lors de l'approvisionnement, les stocks d'achat des PME sont très faibles (52,7 points) ce qui ralentit le processus de production. Les délais de livraison pour l'expédition aux clients finaux ont de nouveau été rallongés (67,1 points).