Les pertes des banques centrales devraient avoir des conséquences concrètes limitées

Frederik Ducrozet, Pictet Wealth Management

1 minute de lecture

Si les banques centrales continuent d'enregistrer des pertes importantes sur une durée trop longue, une pression politique pourrait s'exercer sur elles pour qu'elles reconstituent leur capital.

Plusieurs banques centrales ont commencé à enregistrer des pertes alors que les taux d'intérêt se normalisent rapidement après une décennie de politiques monétaires extraordinaires et d'expansion de leurs bilans. Les pertes des banques centrales sont susceptibles de croître encore à mesure que l'écart se creuse entre le taux d'intérêt qu'elles versent sur les dépôts bancaires et le rendement des actifs qu'elles détiennent.

La politique monétaire a toujours eu une dimension financière. Les banques centrales ont généré d'importants bénéfices pour leurs gouvernements au cours des 12 dernières années. La perspective de pertes budgétaires peut être perçue comme le revers de la médaille de cette ère d'activisme monétaire ou comme le prix à payer pour les choix politiques passés.

Les banques centrales ne peuvent pas «manquer de moyens», et il n'y a aucune raison pour que les pertes financières aient un impact sur la capacité des banques centrales à assurer la stabilité des prix. Mais, dans certains cas, ces pertes peuvent avoir des conséquences tangibles, notamment une augmentation de l'émission d'obligations d'État, une incitation à accélérer la réduction de l'excès de liquidités, ou des modifications de la rémunération des réserves bancaires.

Si les banques centrales continuent d'enregistrer des pertes importantes sur une durée trop longue, une pression politique pourrait s'exercer sur elles pour qu'elles reconstituent leur capital, même sans obligation financière ou légale de le faire. Cela pourrait soulever des inquiétudes quant à leur indépendance, mais aussi quant à leur crédibilité en tant que régulateurs de l'inflation.

A lire aussi...