Le cycle n’est pas (encore) arrivé à son terme

Fabrizio Quirighetti, Maurice Harari, Adrien Pichoud, SYZ

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Les difficultés économiques européennes sont surestimées.

Les inquiétudes récurrentes sur les causes possibles (par exemple, les tarifs douaniers) ou symptômes (par exemple, l’aplatissement de la courbe des taux) de la fin de cycle de l’économie américaine sont légitimes à ce stade, mais n’en restent pas moins prématurées. Si la déception paraît inévitable après la croissance supérieure aux prévisions de ces derniers trimestres, il ne s’agira pas d’une récession en bonne et due forme, tant que l’inflation reste maîtrisée et que la politique monétaire ne devient pas trop restrictive. Comme le dit l’adage: «Le cycle ne meurt que quand la Fed se tire une balle dans la tête», que ce soit à l’occasion d’un faux pas politique ou à cause de l’inflation. 

Si l’on applique le même raisonnement pour l’Europe, compte tenu de la position actuelle de la BCE et du niveau de l’inflation sous-jacente, il est inutile de s’inquiéter outre mesure des performances économiques médiocres de la zone euro. Ces dernières sont imputables, dans une certaine mesure, aux économies du bloc qui produisent moins que leur potentiel. 

La demande intérieure continue d’afficher un potentiel de rattrapage important. Ainsi, en l’absence de signes annonciateurs d’exubérance économique, nous pourrions assister à une période de contraction prolongée. Fait encourageant, associés à une croissance respectable à forte ailleurs sur le continent, des signes récents et tangibles de stabilisation de l’activité de la zone euro devraient rétablir la confiance, si l’on fait abstraction du feuilleton du budget italien. 

Enfin, en Chine, le gouvernement s’efforce désormais d’atténuer et d’inverser indirectement le ralentissement de l’expansion du crédit qu’il a orchestré l’an dernier. La reprise de l’activité de la Chine, qui est toujours prévue, devrait contribuer à l’amélioration du sentiment vis-à-vis des actions non américaines et des actifs émergents en particulier. 

Par conséquent, nous n’avons pas modifié notre positionnement principal qui consiste à préférer les actions aux obligations. Du point de vue tactique, nous avons relevé la pondération des actions japonaises et de la zone euro, si bien que notre préférence relative pour les actions américaines, si elle subsiste, a été indirectement réduite. Tant qu’il y a de la musique, il faut continuer de danser.

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