- Presque toutes les catégories de placement ont progressé au premier semestre 2025.
- Les incertitudes géopolitiques et la volatilité sur le marché restent élevées, l’économie mondiale connaît une croissance inférieure à son potentiel.
- La diversification reste essentielle, avec un accent mis sur la qualité lors de la sélection.
Les marchés financiers ont résisté aux défis géopolitiques au premier semestre. Malgré la persistance des guerres en Ukraine et au Proche-Orient ainsi que le conflit douanier aux Etats-Unis, presque toutes les catégories de placement ont réalisé une performance positive. Les incertitudes géopolitiques laissent toutefois des traces: l’économie mondiale perd de son élan et la planification sécurisée est difficile pour les entreprises. Les experts en placement de Raiffeisen s’attendent à une volatilité toujours élevée sur les marchés des actions au second semestre et recommandent une large diversification des portefeuilles.
Faible dynamique conjoncturelle
En 2025, la croissance économique mondiale sera inférieure à son potentiel à long terme. C’est notamment aux Etats-Unis que la conjoncture perd nettement de son élan. Après une croissance du produit intérieur brut (PIB) des USA de 2,8% en 2024, les économistes de Raiffeisen tablent sur une croissance de seulement 1,3% pour l’année en cours. En Europe et en Suisse aussi, on ne prévoit qu’une croissance modérée d’environ 1%.
Les droits de douane déjà mis en place se traduiront par une hausse des prix, en particulier aux Etats-Unis. L’inflation annuelle devrait s’établir à environ 3,5%. «En raison de la politique douanière américaine, la plus grande économie mondiale est menacée par une combinaison de ralentissement économique et de hausse des prix – une situation extrêmement inconfortable pour la Réserve fédérale américaine (Fed) qui exclut pratiquement toute baisse importante des taux d’intérêt», explique Matthias Geissbühler, Chief Investment Officer (CIO) de Raiffeisen Suisse.
L’environnement des taux d’intérêt zéro est de retour
Avec la décision de la BNS en juin sur les taux directeurs, le retour à des taux zéro est déjà devenu une réalité en Suisse. Par conséquent, les taux des obligations suisses à courte échéance ont continué à baisser au cours de l’année et sont désormais négatifs pour les obligations d’Etat jusqu’à une échéance de quatre ans. Raiffeisen reste donc sous-pondérée en obligations en francs suisses. Des taux d’intérêt négatifs ne sont pas exclus en Suisse, mais dans son scénario de base, Raiffeisen ne table pas sur de nouvelles baisses des taux par la BNS. Matthias Geissbühler conseille toutefois: «Compte tenu de l’inflation, il en résulte un taux d’intérêt réel négatif pour les épargnantes et les épargnants. Pour augmenter son patrimoine à long terme, il faut faire fructifier son argent sur les marchés financiers et investir de manière ciblée dans des valeurs réelles.»
Les valeurs réelles restent recherchées
La persistance des taux d’intérêt bas plaide toujours en faveur des valeurs réelles comme les actions, les biens immobiliers et les métaux précieux. Pour les actions, la sélection des titres devient de plus en plus cruciale. La faiblesse conjoncturelle devrait entraîner de nouvelles révisions des bénéfices et les effets des tarifs douaniers plus élevés toucheront les entreprises à des degrés divers. Les prestataires de services et les entreprises disposant d’une forte base de production aux Etats-Unis sont peu, voire pas du tout touchés. Dans un environnement de taux zéro, les dividendes gagnent en importance. Le Swiss Performance Index (SPI) affiche un rendement moyen de distribution supérieur à 3%. «Nous privilégions les actions suisses défensives à dividendes élevés, notamment dans les secteurs des assurances, des télécommunications, de l’alimentation et de la santé», explique Matthias Geissbühler.
En ce qui concerne les bourses internationales, les experts en placement de Raiffeisen sont plus prudents: la valorisation du marché des actions américain est élevée, les primes de risque sont historiquement basses. Les actions européennes devraient se consolider après leur solide performance au premier semestre. Les évolutions monétaires restent également un facteur important pour les investisseuses et investisseurs: la forte dépréciation du dollar US de plus de 10% cette année a laissé des traces. Raiffeisen table sur une stabilisation du dollar à court terme, mais le franc devrait continuer à s’apprécier à moyen et long terme.
Les fonds immobiliers suisses restent attractifs comme complément. Ils offrent des rendements de distribution relativement stables d’environ 2% et bénéficient également de plus-values en raison de la baisse des taux d’intérêt. L’or a toujours sa place dans un portefeuille comme protection contre les crises. «Les tensions géopolitiques, les risques douaniers et l’environnement stagflationniste plaident en faveur d’une nouvelle hausse des prix de l’or», explique Matthias Geissbühler. Dans un portefeuille largement diversifié, Raiffeisen recommande une quote-part en immobilier et en or de 6,5%.
Tirer parti de la volatilité
En raison des incertitudes géopolitiques et économiques, il faut également s’attendre à des fluctuations de cours accrues au second semestre 2025. «Les montagnes russes devraient se poursuivre sur les marchés boursiers. Cependant, les fluctuations sont toujours synonymes d’opportunités. Ceux qui agissent de manière active et anticyclique peuvent en tirer profit de manière ciblée», explique Matthias Geissbühler. Il est important que les investisseuses et investisseurs ne se laissent pas détourner du concept par les turbulences à court terme et qu’ils restent investis. Le maintien d’une stratégie à long terme et une large diversification sont décisifs pour le succès d’un placement.