La semaine des banques centrales

César Pérez Ruiz, Pictet Wealth Management

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États-Unis: un sénateur démocrate s’oppose au plan de dépenses de Joe Biden. Europe: le camp des partisans de l’expansionnisme budgétaire grandit.

Pas de répit pour les banques centrales. À l’issue de sa réunion de la semaine dernière, la Réserve fédérale (Fed) des États-Unis a accéléré ses plans de resserrement quantitatif et prévoit désormais de rehausser ses taux directeurs à trois reprises en 2022 et 2023 et à deux reprises en 2024. Pour sa part, la Banque d’Angleterre a surpris les marchés en relevant son taux directeur à 0,25% jeudi dernier. La Banque centrale européenne (BCE) a reconduit ses taux à l’identique mais elle mettra un terme à son programme d’achats d’urgence face à la pandémie (Pandemic Emergency Purchase Programme - PEPP). Elle compensera l’arrêt de ce programme par une augmentation de ses achats d’actifs, dans une mesure toutefois moindre que prévu. La Banque du Japon a réduit ses achats de papier commercial et d'obligations d’entreprise, lesquels se situent désormais de nouveau à leur niveau d’avant la pandémie. Dans un premier temps, le marché a bien réagi à la déclaration de la Fed, mais l’enthousiasme s’est essoufflé et les actifs les plus chers du marché ont subi une correction. Pour que les bourses continuent à progresser, il faut que les prévisions d'inflation soient ancrées. Nous tablons sur un regain de volatilité en 2022 car le marché voudra mettre à l’épreuve les banques centrales et leurs mesures visant à soutenir la croissance et à lutter contre l’inflation. Sur le marché des changes, l’euro semble se stabiliser face au dollar, et la livre sterling a réagi positivement à la hausse des taux britanniques.

Par-delà le monde de la politique monétaire, le sénateur démocrate Joe Manchin a déclaré ce week-end qu’il voterait contre le plan de dépenses de 1750 milliards de dollars de Joe Biden. Ses propos ont pesé sur les prévisions de croissance du PIB américain pour 2022, entraînant les marchés dans leur sillage. La semaine dernière, les autorités réglementaires américaines ont élargi la liste des entreprises chinoises dans lesquelles les investisseurs américains n’ont pas le droit d'investir. Cela a fait plonger les cours des entreprises concernées. Si l’on y ajoute les déboires des promoteurs immobiliers chinois, il en résulte que les actions chinoises ont sous-performé. Nous privilégions les actions des marchés développés aux actions des marchés émergents. Dans l’univers des marchés émergents, nous privilégions les actions des pays de l’Asie du Sud-Est.

En Europe, les nouvelles restrictions anti-covid sont entrées en vigueur ce week-end. Les Pays-Bas ont mis en place un confinement à l’échelle nationale. Dans les jours qui ont précédé, la nouvelle coalition néerlandaise au pouvoir a décidé de mettre en place un fonds climatique de 35 milliards d'euros pour une période de dix ans. Ce faisant, les Pays-Bas quittent le camp des pays «frugaux» et rejoignent le camp des pays militant pour des investissements plus massifs dans les énergies renouvelables. Dans l’univers des actions, nous privilégions les thématiques ‘ESG’ et ‘dépenses d’investissement’. En 2021, les introductions en bourse ont atteint leur plus haut niveau depuis 14 ans en Europe, ce qui conforte notre préférence pour les actifs alternatifs. Le variant Omicron donnera sûrement lieu à d’autres restrictions aux quatre coins du monde, mais nous espérons que vous pourrez passer du temps avec vos proches. Nous vous souhaitons un joyeux Noël.

 

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