Le variant Omicron continue à déstabiliser les marchés

César Pérez Ruiz, Pictet Wealth Management

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Les autorités chinoises maintiennent la pression sur les entreprises.

La semaine dernière, les bourses mondiales ont été mises à mal par le variant Omicron, dont la présence a été confirmée dans la quasi-totalité des pays. Le taux élevé d’hospitalisation parmi les enfants et sa haute transmissibilité portent à croire que le variant Omicron pourrait être capable de résister aux vaccins actuels, ce qui est pour le moins préoccupant. Nous attendons d’autres données cliniques, qui seront essentielles pour déterminer l’ampleur des nouveaux confinements éventuels. Les taux d’intérêt à long terme ont reculé de concert avec les bourses. Les chiffres de l’emploi américain en novembre ont fait plonger le taux américain à 10 ans à 1,34%, malgré un taux de chômage qui s’est replié à 4,2%. Les valeurs de croissance aux cash flows aléatoires ont sous-performé, et ce malgré le recul des taux obligataires longs. En effet, toutes les classes d’actifs ont connu une forte poussée de volatilité, y compris la volatilité elle-même. Nous privilégions les valeurs de croissance dotées d'une trésorerie confortable. Il y a fort à parier que la volatilité boursière restera élevée pour le reste de l’année du fait de l’incertitude entourant les répercussions du variant Omicron et du resserrement des politiques monétaires.

Au cours du week-end, le Premier ministre chinois Li Keqiang a évoqué un éventuel abaissement du taux des réserves obligatoires imposé aux banques du pays (chose faite ce lundi). L’objectif serait d’atténuer la crise de financement actuelle. Sous la pression des autorités chinoises, l’entreprise de VTC Didi sera radiée de la cote américaine et entrera en bourse à Hong Kong. Cette annonce montre bien que les entreprises chinoises continuent à subir de plein fouet l’impact de la récente offensive réglementaire en Chine comme aux Etats-Unis. Les actions des autres entreprises technologiques chinoises cotées aux États-Unis se sont repliées en bourse dans la foulée. Nous privilégions les actions des marchés développés aux actions des marchés émergents. Les périodes de grâce pour le paiement des coupons obligataires en dollars US de deux promoteurs immobiliers chinois prendront fin cette semaine. Le développement de la situation aura des répercussions, notamment dans le cas où nous assisterions au premier défaut de paiement officiel dans ce secteur hautement endetté. Nous privilégions les obligations d’entreprises asiatiques les mieux notées (catégorie investissement).

Aux États-Unis, le Sénat a adopté un budget additionnel provisoire qui permettra à Washington de continuer à fonctionner jusqu’à la mi-février. Les marchés ont constaté que le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, avait omis le terme « transitoire » en parlant de l’inflation. Cette omission pourrait indiquer un virage vers un resserrement plus rapide de la politique monétaire. Parallèlement, les statistiques économiques américaines ont bien résisté, comme en atteste la vigueur de l’activité manufacturière et des chiffres relatifs aux nouvelles commandes, malgré un nombre de créations d’emplois inférieur aux attentes en novembre. Nous surveillerons avec attention les chiffres de l’inflation qui seront publiés cette semaine. Dans le même temps, les statistiques fondamentales macroéconomiques et microéconomiques restent solides et les ménages dans des pays développés comme les États-Unis ou le Japon disposent d’un excès d’épargne.

 

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