Le prix s’oublie mais la qualité reste, estime Angel Sanz de NS Partners.
Habitués aux liquidités des banques centrales et à la croissance soutenue des bénéfices des sociétés, les investisseurs vont devoir s’accommoder d’un marché mené exclusivement par des profits dont la progression sera plus modérée. Ce qui n’empêche pas les actions de tenir une place de choix dans les portefeuilles, car selon NS Partners (anciennement Notz Stucki), la performance annuelle des indices actions devrait se poursuivre autour de 8% . Agnostique au style, l’établissement genevois privilégie les titres de qualité. Avec Angel Sanz, membre du comité exécutif et responsable de l’asset management.
Lors des dix derniers mois, les banques centrales ont augmenté leurs achats obligataires pour atteindre un pic de 5'000 milliards de dollars US. «Bien qu’elles réduisent leur cadence pour les 12 prochains mois et que vingt d’entre elles s’apprêtent à augmenter leur taux directeur l’an prochain, il est tout à fait possible de naviguer dans ce nouveau marché», estime Angel Sanz en raison de la croissance moyenne attendue du PIB de 5% pour cette année ainsi que la suivante. «L’évolution conjoncturelle nous permet d’être optimiste sur les actions bien que le marché ne soit plus soutenu par la liquidité des banques centrales ainsi que des bénéfices en forte croissance, mais uniquement par une croissance des bénéfices normalisée», précise-il.
Privé de ses taux bas, le rallye ralentira assurément, mais «nous avons pu observer dans le passé que les indices pouvaient atteindre une croissance de l’ordre de 8% par an dans un environnement de ce type. Et c’est ce que nous anticipons pour les années à venir», ajoute-il.
L’inflation reste leur préoccupation principale, bien qu’elle devrait s’atténuera au cours des 9 prochains mois sans évoluer au-delà des limites du raisonnable, selon Angel Sanz qui se réfère aux prévisions du break-even de l’inflation à 5 ans sur les différents marchés. «L’augmentation du salaire minimum est la seule nouvelle donne permanente qui donnerait raison à une inflation plus durable. Par ailleurs, la transition énergétique en cours – aussi louable qu’elle soit – engendre un surcoût qui pèse sur les prix de l’énergie que les banques centrales surveillent de près», ajoute-t-il.
Suite au rallye qui a relevé le P/E moyen au-dessus de 20x les bénéfices, beaucoup d’investisseurs qualifient le marché de cher. Selon Angel Sanz, à cause des politiques de taux bas, cette valeur de 20 ne suffit pas à le qualifier d’onéreux «car nous ne pouvons pas la comparer avec des phases de marché antérieures. Le prix s’oublie, mais la qualité reste. Si les valorisations comptent, je veux dire par là que nous nous basons davantage sur des métriques de qualité, comme la dette nette sur l’EBITDA, ou le rapport entre le cash-flow et la dette pour connaître la capacité de remboursement de la dette d’une entreprise», explique le spécialiste dont les portefeuilles sont équilibrés sur tous les secteurs, sans bais sur la croissance ou la valeur. «Sans trop s’attarder sur les facteurs macroéconomiques, nous recherchons la qualité et le momentum car certaines sociétés de qualité hors Nasdaq ont mieux performé que cet indice populaire, ce qui démontre que la qualité prime sur le style», souligne-til.
Devenu épineux depuis la correction de ses géants technologiques et la débâcle d’Evergrande, le marché chinois reste un terrain de jeu propice à la gestion alternative pour certains Long Short hedge funds managers chinois suffisamment connaisseurs pour en tirer parti.