Pour dénicher les ténors de demain, il faut puiser dans le vivier des «small caps» qui font le changement.
Le numérique a remodelé l’ensemble des marchés boursiers mondiaux ces dernières années. Autrefois dominés par des compagnies pétrolières comme Chevron ou ExxonMobil, ils sont désormais menés par ces géants de la technologie que sont Apple et Microsoft. Cependant, pour réussir dans le secteur de la technologie, il n’est nullement indispensable d’être une grande entreprise. Les investisseurs peuvent tirer parti de la force disruptive de la technologie en se positionnant sur de nombreux acteurs qui se situent encore à un stade précoce de leur croissance.
Toutes les industries traditionnelles ou presque sont actuellement sujettes à disruption. En témoigne le succès d'Avanza Bank, courtier en bourse et fournisseur de comptes d'épargne en ligne qui est en passe de transformer le secteur bancaire suédois. Mais qu’il s’agisse d’automation, de numérisation ou d’innovation dans les soins de santé, tous ces thèmes resteront porteurs et sont susceptibles de générer la performance de demain.
Les disruptions technologiques peuvent aller de pair avec des mutations culturelles. Pour Avanza Bank, la disruption ne concerne pas seulement le produit offert, elle s’étend également à la culture de l’entreprise. Cette banque qui affiche un taux de retour sur investissement inouï bénéficie également du fait que sa rentabilité évolue de concert avec sa taille. Toutefois, plutôt que de reverser ces bénéfices aux actionnaires sous forme de dividendes, l’entreprise les réinvestit dans ses prix. Autrement dit, elle répercute la diminution de ses coûts unitaires sur ses prix et utilise ses gains de productivité pour améliorer son service à la clientèle. Elle parvient ainsi au double objectif de maintenir des prix bas et de satisfaire ses clients.
Maytronics est un autre d’exemple d’une entreprise qui allie technologie et disruption culturelle. Ce spécialiste de robots électriques nettoyeurs de piscine commercialisés sous la marque «Dolphin» est en effet détenu à hauteur de 56% par un kibboutz dont l’activité principale est la production d’agrumes à Yizre'el, dans le nord d'Israël. Pour cette communauté, son propre développement est intrinsèquement lié à la survie et la prospérité de Maytronics.
L’univers des petites capitalisations compte quelque 20'000 entreprises. Il est donc pratiquement impossible d’espérer le couvrir dans son intégralité. Aussi, pour sélectionner les entreprises qui offrent le meilleur potentiel de croissance sur le long terme, nous avons adopté une approche centrée sur un «radar de recherche», qui aide à identifier des cibles d’investissement potentielles. Et au cours des douze derniers mois, notre attention s’est portée en particulier sur les facettes «opportunités d’investissement» et «durabilité» de ce radar.
Pour l’heure, le radar permet d’examiner des sociétés actives dans des domaines très divers qui vont des jeux vidéo aux protéines alternatives en passant par la transition énergétique. De fait, la taille de l’industrie des jeux vidéo est aujourd’hui plus importante que celle des industries de la musique et du cinéma réunies. Cela représente donc une formidable opportunité pour des détenteurs de propriété intellectuelle tels que Team17, studio de développement indépendant de jeux vidéo. Le potentiel est encore plus important pour des sous-traitants de jeux vidéo comme Keywords Studios. Cette entreprise fournit en effet aux grands studios tous les outils nécessaires pour créer les détails de leurs propres jeux comme, par exemple, les illustrations des personnages de Fortnite.
Bien que le principal objectif de la recherche soit la sélection de titres, il peut également être intéressant d’explorer certaines thématiques de manière systématique. C’est le cas, à l’heure actuelle, pour les protéines alternatives (citons l’entreprise allemande Veganz à laquelle nous avons participé à l’introduction en bourse) ainsi que pour la transition des énergies fossiles vers les énergies renouvelables.
Li-Ning, marque chinoise de vêtements de sport, a franchi le cap des 10 milliards de dollars de capitalisation en 2020. Ce faisant, elle sortait de notre univers de petites capitalisations et il a donc fallu céder le titre (qui a depuis été acheté par certains de nos gérants grandes capitalisations).
Toutefois, notre mission d’incubateur a été bien remplie. Notre objectif est de découvrir les futurs «grands» avant qu’ils ne soient remarqués plus largement. De fait, le but n’est pas d’acquérir des «petites» entreprises, mais bien d’identifier très tôt celles qui ont le potentiel de devenir «grandes». Cela a été le cas pour Reply, entreprise de services italienne spécialiste du conseil numérique, ou encore pour AirTAC, fabricant taïwanais d'équipements pneumatiques, qui, aujourd’hui, réalisent tous deux leur potentiel de croissance.
Comptant quelque 20'000 entreprises, l’univers des petites capitalisations, en constante expansion, est bien assez vaste pour remplacer les entreprises qui en sortent. Nous ne faisons qu’effleurer la surface de ce qui constitue un vivier d’opportunités aussi étendu que profond.