Des décisions décisives devront être prises lors de la réunion de décembre.
Des perspectives économiques encourageantes combinées à des conditions de financement favorables, ont incité la Banque centrale européenne (BCE) – comme prévu – à réduire modérément ses achats d'actifs dans le cadre du programme d'achat d'urgence en cas de pandémie (PEPP). Comme prévu, la BCE n'a pas annoncé de chiffre exact, mais après 80 milliards d'euros les mois précédents, elle devrait désormais viser 65 à 70 milliards d'euros. Bien que la BCE qualifie cette décision d'ajustement de flexible, les acteurs du marché risquent d'y voir un premier petit pas vers une normalisation très longue et très prudente de la politique monétaire. La présidente de la BCE, Mme Lagarde, a d’ailleurs fait référence à la réunion de décembre pour le recalibrage de la politique monétaire. Les décisions importantes seront alors prises sur la manière de procéder à de nouveaux achats d'actifs dans le cadre des différents programmes d'achat.
À cet égard, la réunion d'aujourd'hui n’était probablement qu’un point intermédiaire. Néanmoins, deux points essentiels sont à mentionner car ils seront également importants pour la réunion de décembre. Tout d’abord, l'économie de la zone euro est clairement en train de rebondir, ce que reflètent les nouvelles révisions à la hausse des prévisions du PIB pour 2021. Ensuite, des signes de prudence apparaissent dans l'évaluation de la BCE selon laquelle l'inflation pourrait finalement s'avérer plus élevée que prévu. Les projections pour 2021 et 2022 ont été revues à la hausse, tandis qu’elles restent à peu près inchangées pour 2023. Toutefois, la banque centrale a expressément souligné le risque que des tensions durables sur l'offre se traduisent par des hausses de salaires plus importantes que prévu, ce qui signifie que la pression sur les prix pourrait être plus tenace que ce que l'on pensait auparavant.
Dans ce contexte, les projections pour 2024 lors de la réunion de décembre seront décisives pour l'orientation future de l'expansion de la politique monétaire en 2022. Dans l'ensemble, nous maintenons notre opinion selon laquelle 2021 marque le pic des achats d'actifs ; à partir de 2022, les acteurs du marché devront se préparer à une réduction significative des achats d'obligations.