La BCE garde le cap

Franck Dixmier, Allianz Global Investors

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Depuis la dernière réunion de la Banque centrale européenne en septembre, le contexte a peu évolué sur le front de l’inflation.

  • Nous anticipons une hausse des taux de 75pb lors de la prochaine réunion de la Banque centrale européenne le 27 octobre.
  • L’inflation s’installe sur des niveaux élevés, et la BCE, très en retard, ne devrait pas dévier de son discours hawkish et de sa volonté d’agir vite et fort.
  • Cette hausse de 75pb est bien anticipée par les marchés.

Depuis la dernière réunion de la Banque centrale européenne en septembre, le contexte a peu évolué sur le front de l’inflation. Celle-ci continue de progresser, avec une hausse des prix de 1,2% par rapport à août, même si le chiffre de septembre, à +9,9% sur un an, est légèrement inférieur aux attentes (10%). L’inflation s’installe sur des niveaux élevés et se diffuse à l’économie, comme l’indique sa part sous-jacente, à +4,80% sur un an. Les négociations salariales ne font pourtant que commencer, dans un climat social tendu dans l’ensemble de la zone euro.

En revanche, la situation de la BCE devient plus inconfortable, des vents contraires lui complexifiant la tâche. Le respect de son mandat la contraint à augmenter les taux tant que nécessaire pour amener l’inflation sur une trajectoire compatible avec son objectif de stabilité des prix. Mais le policy mix en zone euro ne lui apporte guère d’aide: les plans de soutien au pouvoir d’achat et à la demande des gouvernements favorisent l’inflation. Par ailleurs, la croissance faiblit semaine après semaine et pointe vers une entrée en récession prochaine, même s’il est difficile à ce stade de calibrer l’étendue du ralentissement. Les derniers indicateurs d’activité en zone euro confirment la décélération et la contraction de l’activité. L’indice des directeurs d’achats (PMI) pour l'industrie manufacturière s'est replié de 49,6 en août à 48,4 en septembre, signalant une nouvelle détérioration de la conjoncture, la contraction atteignant son rythme le plus élevé depuis juin 2020. De son coté, le PMI services est tombé à 48,8 en septembre, contre 49,8 en août.

Le constat de la BCE ne devrait pourtant pas varier: en retard, elle doit continuer d’agir vite et fort, et devrait annoncer une hausse des taux de 75pb. Ce chiffre est largement anticipé par les marchés et ne devrait donc pas constituer une surprise.

Il sera toutefois intéressant d’entendre Christine Lagarde sur le sujet de la réduction du bilan de la BCE. De fait, la réunion des gouverneurs devrait leur donner l’occasion de commencer à débattre sur le Quantitative Tightening (QT). Christine Lagarde devrait réaffirmer que le QT ne commencera qu’après la fin du cycle de hausse des taux, sans donner de détails sur le timing. Ce point n’est pas consensuel, le président de la Bundersbank Joachim Nagel ayant déjà exprimé son souhait de réduire le bilan au plus vite.

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