L’heure des TAPAS

Arthur Jurus, ODDO BHF

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Pour la première fois depuis des années, les investisseurs s’interrogent sur les classes d’actifs intéressantes pour investir. Les TAPAS, ou «There Are Plenty of Alternatives» font leur grand retour.

Après plus d’une décennie de TINA, nous voici à l’ère des TAPAS. TINA, ou «There Is No Alternative» définit un environnement macro-financier de taux bas qui contraint les investisseurs à obtenir un rendement significatif seulement par les actifs les plus risqués comme les actions. Or, cette décennie semble derrière nous. Les taux d’intérêt sont élevés pour contenir une inflation toujours importante, et ces conditions financières pourraient durablement se maintenir.

Pour la première fois depuis des années, les investisseurs s’interrogent sur les classes d’actifs intéressantes pour investir. Les TAPAS, ou «There Are Plenty of Alternatives» font leur grand retour. Les taux 10 ans américains, européens et suisses ont augmenté fortement à respectivement 3,5%, 2,3% et 1,2%. Surtout, les primes de risque sur le crédit d’entreprise n’ont jamais été aussi attractives depuis une décennie. Il en découle des solutions d’investissement attractives pour diversifier le portefeuille dans l’attente de perspectives financières meilleures sur les marchés actions.

La croissance mondiale est susceptible de ralentir cette année. L’impact du durcissement des conditions financières aux Etats-Unis sur l’activité économique sera observable au second semestre.

L’environnement macro-financier restera probablement difficile en 2023. L’inflation a certes baissé à 6% aux Etats-Unis et 6,9% sur un an en Europe. Néanmoins, la baisse est principalement expliquée par l’énergie, tandis que les pressions inflationnistes des loyers aux Etats-Unis sont de plus en plus importantes. Dans de nombreuses économies, l’inflation sous-jacente pourrait devenir supérieure à l’inflation totale durant l’année. La FED, la BCE et la BNS seront ainsi contraintes à maintenir leur taux ou à les durcir davantage, ce que n’anticipent pas les investisseurs qui voient les taux Fed céder 100 points de base au 2nd semestre. Si le dilemme entre stabilité des prix et stabilité financier s’est imposé en mars, il n’en demeure pas moins que les alchimistes au sein des banques centrales auront finalement trouvé la parade: durcir les taux d’intérêt tout en apportant de nouvelles liquidités à discrétion. Le secteur technologique a bénéficié de ces nouvelles annonces et des anticipations optimistes des investisseurs sur les baisses de taux.

Pour autant, la croissance mondiale est susceptible de ralentir cette année. L’impact du durcissement des conditions financières aux Etats-Unis sur l’activité économique sera observable au second semestre. Les analystes tiennent compte d’une probabilité de récession de 60% d’ici la fin d’année. Cette perspective n’a pas évolué à la baisse. Surtout, les récents évènements confortent nos vues positives sur les entreprises disposant d’un bilan solide, d’une activité par nature plus défensive et d’un positionnement concurrentiel qui préserve les taux de marge. De fait, les valeurs de qualité restent notre priorité au sein de la poche action. Plus globalement, nous maintenons notre prudence sur les actions et augmentons très progressivement la duration au sein des poches obligataires.

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