Le calme règne avant la tempête qui s’annonce en Suisse, où la banque privée continue de se développer de manière régulière et solide.
Le marché de la banque privée est en constante évolution – chaque année est légèrement différente de celle qui précède. Les changements sont restés modestes jusqu’ici, mais face aux innovations mondiales telles que la fintech, l’intelligence artificielle et la robotique, ils sont désormais voués à intervenir bien plus rapidement. Pour l’heure, le calme règne avant la tempête qui s’annonce en Suisse, où la banque privée continue de se développer de manière régulière et solide. De fait, le comportement de la clientèle est restée relativement constante au fil des décennies. Même durant la crise du Covid-19, les clients privés fortunés sont restés fidèles à la Suisse.
Les banques privées suisses traditionnelles restent très appréciées grâce à leur approche «en douceur» des concepts de long terme, qui leur permet de se démarquer grâce aux mandats discrétionnaires. Certains frais s’écartent de la tendance au resserrement des marges et ont au contraire augmenté là où les clients reconnaissent une valeur ajoutée indéniable dans le service de conseil dispensé. Plus la situation patrimoniale des clients est complexe, plus le long terme et le facteur humain prennent de l’importance. Ainsi, les banques privées de moindre taille assignent un plus grand nombre de conseillers à un nombre plus restreint de clients qu’à l’accoutumée, leur donnant suffisamment de temps pour répondre aux besoins particuliers de chaque client. Cette valeur ajoutée peut notamment être apportée au travers d’un modèle de conseil calqué sur les défis entrepreneuriaux auxquels les clients sont confrontés toute leur vie durant. Bien entendu, la valeur ajoutée tient également à la réalisation d’objectifs, en particulier lorsque le conseiller et le client entretiennent une étroite relation de travail.
Autrefois, les clients avaient rarement accès aux dernières actualités de marchés. De nos jours, ils sont bien informés grâce à Internet et à différentes applications. Cependant, prendre connaissance de l’ensemble des informations importantes en temps réel est fastidieux, et les entrepreneurs ont généralement d’autres priorités. C’est pourquoi un autre élément à valeur ajoutée qu’apportent les services de conseil consiste à accompagner les clients dans le choix des options de placement et des informations pertinentes. Les offres hybrides qui allient des outils numériques utiles et un conseil personnel compétent sont très prisées. Les clients dont la vie professionnelle est active ont généralement besoin d’aide pour mettre en oeuvre ou gérer leurs placements, et apportent désormais un point de vue plus éclairé dans les échanges avec leurs banquiers. À cet égard, le numérique améliore la qualité du conseil et des services fournis aux clients.
De nos jours, les clients ont couramment recours à de multiples services pour gérer leurs finances: un banquier privé dédié, une application pour leurs cartes de crédit et de débit, un portefeuille pour détenir des bitcoins, un service de banque en ligne pour les paiements, des alertes sur leur smartphone pour les dernières recommandations des analystes, un robo-advisor et une application de trading pour leur négoce actif. Il existe également des groupes de discussion via Messenger qui permettent d’échanger des informations avec ses amis. Or, dans cet écosystème, l’un de ces services n’exclut pas nécessairement l’autre. Souvent, les clients disposent d’un mandat de gestion discrétionnaire (DPM) avec leur banque, mais souhaitent également disposer d’un compte subsidiaire pour effectuer leurs propres transactions et leurs propres placements selon leurs idées personnelles; les clients sont généralement enclins à prendre plus de risques avec un montant moins important. Les besoins de ces clients sont alors principalement axés sur les transactions selon le principe du «best-execution-only». D’autre part, les clients de nos jours investissent également dans des instruments moins liquides qui n’ont pas à être nécessairement couverts par le DPM. Il peut s’agir de placements dans des titres adossés à des oeuvre d’art, des certificats, des fonds immobiliers à long terme ou de l’investissement à impact social.
La tendance des clients étrangers à détenir une partie de leur patrimoine en Suisse reste d’actualité, en grande partie du fait de la diversification qui en découle. La place financière suisse demeure extrêmement bien placée avec l’avantage d’un personnel hautement qualifié disposant d’une expertise et d’une expérience incomparables dans le domaine de la gestion d’actifs. S’ajoute à cela son excellente réputation, une haute qualité de service et, tout récemment, l’offre numérique suisse - la tradition alliée à l’innovation. En ce sens, la Suisse est idéalement placée pour combler le fossé entre les clients traditionnels de la banque privée suisse et la nouvelle génération, qui tient souvent à mettre en oeuvre ses propres idées.