L’économie genevoise bien plus vigoureuse que la conjoncture suisse

AWP

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Valérie Lemaigre, cheffe économiste de la BCGE, explique cette dynamique par la bonne tenue de la finance et du commerce.

L’embellie conjoncturelle que traverse la Suisse profite fortement à l’économie genevoise, dont les perspectives de croissance sont flatteuses. Cette vigueur s’explique par la bonne tenue de la finance et du commerce, deux secteurs très présents dans le canton, a expliqué mercredi Valérie Lemaigre, cheffe économiste de la Banque cantonale de Genève (BCGE).

Pour l’année en cours, la BCGE table sur une croissance du PIB genevois de 2,6%. La progression devrait atteindre 1,9% en 2019. Au niveau suisse, les prévisions sont respectivement de 2,2% et 1,8%, selon les documents remis par la banque lors d’une conférence de presse.

«Les perspectives sont très bonnes. Nous nous trouvons dans une phase d’accélération, plus particulièrement à Genève», a déclaré la spécialiste.

L’économie genevoise dispose de spécificités qui lui permettent de surperformer la moyenne suisse, selon Mme Lemaigre. Les exportations de biens de luxe comme l’horlogerie ou la joaillerie bénéficient d’une forte demande en provenance d’Asie.

Dans le secteur de la finance, l’importance du négoce des matières premières porte également la dynamique constatée dans le canton. «Cela crée un petit avantage, qui va se résorber avec le temps. Nous ne prévoyons pas de surplus de croissance en 2019 à Genève», affirme Mme Lemaigre.

Tendance baissière du chômage

Conséquence de cette santé économique, le marché de l’emploi se porte bien. Pour 2018, le taux de chômage devrait s’inscrire à 4,7% en glissement annuel et à 4,9% l’année prochaine, estime la BCGE. La tendance est clairement baissière, bien que Genève reste loin de la proportion de sans-emploi au niveau national, attendue respectivement à 2,6% et 2,8%.

Pour Valérie Lemaigre, des changements statistiques récents altèrent quelque peu la pertinence des statistiques du chômage. L’optimisme de l’économiste repose ainsi également sur la croissance de l’emploi, en particulier pour le secteur financier et le commerce.

Les seuls risques de déraillement sont d’ordre global. D’une part, la normalisation progressive de politiques monétaires pourrait entraîner une hausse incontrôlée de taux obligataires et conduire à une crise de la dette. La cheffe économiste de la BCGE ne croit pas à ce scénario, estimant que les banques centrales négocient bien ce virage.

En Suisse, la BCGE s’attend à un premier relèvement des taux de la Banque nationale d’ici une année à -0,50%.

D’autre part, il existe un risque géopolitique lié à une potentielle guerre commerciale initiée par les Etats-Unis. Ces entraves douanières pourraient concerner un secteur qui soutient actuellement l’économie mondiale, à savoir celui des semi-conducteurs, dont la Chine est le leader.

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