Investir en période de marché chahutés: 7 principes pour guider les investisseurs

Marco Büchler, Capital Group

3 minutes de lecture

Même lors d'événements globaux disruptifs et d'évolutions extrêmes du marché, il est important de penser à long terme. Autrement, des pertes sont à craindre.

En ce moment, nos clients nous demandent s’ils doivent commencer à repositionner leurs portefeuilles, modifier leur allocation d’actifs ou encore se fixer des cours planchers. Notre conseil, comme toujours, est d’investir de manière judicieuse, c’est-à-dire en maintenant une vision de long terme et en privilégiant une recherche fondamentale pertinente, des données solides et des stratégies éprouvées. L’investissement impulsif peut être périlleux.

1. Les corrections boursières sont un phénomène naturel

Malgré la tendance des actions à enregistrer une progression régulière sur de longues périodes, l’histoire a démontré que les corrections boursières sont un phénomène naturel. Il y a toutefois une bonne nouvelle: aucune correction (creux de 10% ou plus), aucun marché baissier (contraction, dans la durée, de 20% ou plus) ni aucune autre mauvaise période n’a duré indéfiniment.

Les replis du marché sont fréquents, mais ils ne durent pas

Lorsque les marchés vacillent, certains peuvent avoir tendance à réduire leur exposition aux actions. L’histoire montre pourtant que les périodes d’agitation et de contraction brutale des marchés se sont par la suite révélées être les meilleurs moments pour investir.

2. C’est la durée d’investissement qui compte, et non le moment où l’on investit

Personne n’est en mesure de prédire avec exactitude les mouvements des marchés à court terme, et les investisseurs qui restent sur la touche risquent de passer à côté des périodes de hausse substantielle des cours qui succèdent aux phases de contraction.

Chaque correction de 15% ou plus de l’indice S&P 500 entre 1929 et 2020 a été suivie d’une reprise. La progression moyenne au cours de l’année suivant ces replis a été de 55%. Le fait de ne manquer que quelques séances peut coûter cher.

3. L’investissement impulsif peut être périlleux

S’émouvoir face aux événements sur les marchés est parfaitement légitime. Or, s’il est normal de s’inquiéter lorsque les marchés baissent, ce sont les décisions prises durant ces périodes qui peuvent faire la différence entre réussite et échec.

Une manière de favoriser les décisions d’investissement rationnelles est de comprendre les fondamentaux de l’économie comportementale. En reconnaissant des comportements comme l’ancrage, le biais de confirmation et le biais de disponibilité, les investisseurs peuvent ainsi identifier des erreurs potentielles – et ce avant de les commettre.

4. Se fixer un plan, et s’y tenir

Le fait d’élaborer méticuleusement un plan d’investissement et de s’y conformer est un autre moyen d’éviter les décisions à court terme, en particulier lorsque les marchés reculent. Le plan doit tenir compte de nombreux facteurs, comme la tolérance au risque et les objectifs à court et long terme.

Lorsque nous traversons des épisodes de volatilité comme celui-ci, il est facile de réagir en mettant l’accent sur le court terme. Mais dans un tel environnement, la bonne chose à faire est d’adapter son horizon d’investissement et de voir sur le long terme.

5. La diversification compte

Un portefeuille diversifié ne garantit pas les profits ni ne donne l’assurance que la valeur des investissements ne reculera pas. En revanche, il permet de réduire le risque. En répartissant leurs investissements entre différentes classes d’actifs, les investisseurs peuvent limiter les effets de la volatilité dans leurs portefeuilles. Globalement, les résultats n’atteindront pas les plus hauts individuels de chaque investissement, mais ils ne chuteront pas non plus autant que leurs plus bas.

Pour les investisseurs qui veulent s’éviter en partie le stress des périodes de récession, la diversification peut contribuer à réduire la volatilité.

6. L’obligataire peut apporter un certain équilibre

Si les actions sont des composantes importantes d’un portefeuille diversifié, les obligations peuvent apporter un contrepoids essentiel. Comme elles sont plutôt faiblement corrélées au marché actions, elles ont tendance à évoluer dans le sens inverse de ce dernier.

Les valeurs de qualité ont démontré leur résilience malgré un contexte éprouvant

Qui plus est, les obligations faiblement corrélées aux actions peuvent atténuer les pertes liées à ces dernières au sein d’un portefeuille global. Les fonds offrant cette diversification peuvent contribuer à créer des portefeuilles pérennes, et il est judicieux d’opter pour des fonds obligataires ayant démontré leur capacité à générer des résultats positifs dans différents contextes de marché.

Même si les obligations ne sont pas forcément en mesure de faire jeu égal avec le potentiel de croissance des actions, elles ont souvent démontré leur résilience lors de précédentes corrections des marchés actions. Par exemple, les obligations américaines «core» ont progressé au cours de quatre des cinq dernières corrections d’au moins 12%.

7. Le marché a tendance à récompenser les investisseurs à long terme

Est-il raisonnable d’espérer des résultats de 30% par an? Bien sûr que non. De même, il ne faut pas considérer le recul des actions ces dernières semaines comme le début d’une tendance de long terme. D’après la finance comportementale, les événements récents influencent démesurément nos perceptions et nos décisions.

Il est toujours important de maintenir une perspective de long terme, d’autant plus lorsque les marchés reculent. Bien qu’elles montent et qu’elles baissent à court terme, les actions ont eu tendance à récompenser les investisseurs sur des périodes plus longues. Ainsi, sur toutes les périodes glissantes de 10 ans entre 1937 et 2021, l’indice S&P 500 a généré un rendement annuel moyen de 10,57% (phases baissières comprises).

Durant les phases de volatilité boursière, il est naturel que les émotions se renforcent. Cependant, les investisseurs qui parviennent à garder la tête froide, à faire fi de l’actualité et à garder leur cap à long terme sont mieux armés pour élaborer une stratégie d’investissement pertinente.

A lire aussi...