Impact du COVID-19 sur la zone euro: risques et perspectives

Alexis Gray, Vanguard Europe

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Le danger n°1 pour l’économie serait de nouveaux confinements nationaux. Cela provoquerait une récession à double creux et une hausse du chômage.

Les principales répercussions économiques de la pandémie mondiale de COVID-19 résultent de l’effet combiné des mesures de confinement et de distanciation sociale que les autorités ont dû imposer. Avec l’assouplissement de ces mesures, nous prévoyons que dans un premier temps, l’activité économique se redresse, car le potentiel de productivité est rétabli. Ensuite, nous anticipons toutefois une reprise lente, les consommateurs hésitant à pratiquer à nouveau une interaction directe par crainte d’attraper le virus. Dans l’ensemble, nous tablons sur une croissance du PIB mondial de -3% en 2020.

Dans une perspective plus lointaine, il est possible que l’activité ne retrouve une nouvelle normalité, qui gardera sans doute certaines séquelles ineffaçables par rapport aux courbes d’avant le virus, qu’à la fin 2021, voire plus tard encore. Les secteurs dans lesquels les contacts personnels sont les plus intenses, comme le tourisme et l’hôtellerie, le ressentent tout particulièrement.

Les systèmes de chômage temporaire et partiel ont préservé le marché du travail.

Les interventions fiscales substantielles des gouvernements se sont avérées extrêmement efficaces pour empêcher les taux de chômage d’exploser en Europe, les systèmes de chômage temporaire et partiel ayant préservé le marché du travail. Lorsque ces systèmes prendront fin, nous prévoyons toutefois une montée en puissance historique des taux de chômage, qui diminueront ensuite progressivement à mesure que la crise s’éloigne.

Les données récentes sur la mobilité montrent que l’activité s’est fortement accélérée dès que les restrictions ont été levées, à un rythme dépassant même le Royaume-Uni et les États-Unis. L’un dans l’autre, nous misons sur une croissance du PIB de -10% dans la zone euro et -9% au Royaume-Uni en 2020.

Au niveau des réponses politiques spécifiques, la BCE a acheté pour plus de 1,35 trillion d’euros d’actifs au titre de son programme d’achats d’urgence face à la pandémie (PEPP), ce qui a contribué à maintenir de faibles coûts d’emprunt et à stabiliser les primes de crédit sur les marchés financiers. En complément, le fonds européen de relance de 750 milliards d’euros, qui vient d’être adopté dans le budget de l’UE pour faciliter les transferts de ressources vers les pays durement touchés, représente un acte d’une importance primordiale, qui sera opportun pour soutenir la vigueur de la relance à partir du second semestre. 

Sur le plan positif, une solution médicale au virus
pourrait se généraliser au cours des douze prochains mois.

Les principaux risques pour les perspectives économiques résident dans la situation sanitaire. D’une part, il existe un risque baissier majeur qu’après le déconfinement, une deuxième vague importante de foyers de coronavirus nécessite le rétablissement de mesures nationales de restrictions. De nouveaux confinements nationaux nuiraient à l’économie en ce qu’ils provoqueraient une récession à double creux et une hausse du chômage. Il s’agit selon nous du risque le plus grave qui pèse sur l’horizon économique européen.

D’autre part, sur le plan positif, une solution médicale au virus pourrait se généraliser au cours des douze prochains mois, comme un vaccin ou un traitement soulageant les symptômes du COVID-19. Il s’agit clairement d’un risque haussier, même si nous accordons une probabilité moindre à ce scénario qu’à l’hypothèse précédente.

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