Banques centrales, qu’en attendre? Quatre membres de l'Association des Stratégistes d'Investissement de Genève (ISAG) répondent.
En se précipitant, les autorités monétaires donneraient un signal de manque de contrôle.
Poursuite de la hausse des taux à un rythme de 25 pdb par trimestre jusqu’à atteindre un niveau proche de 3% à réévaluer. Ce niveau doit permettre d’interrompre la croissance des créations d’emplois (non-farm payrolls) dans un contexte de plein emploi aux Etats-Unis et de montée, encore progressive, des pressions salariales.
Comme annoncé et sans choc inattendu, la BCE interrompra son programme de rachats d’obligations en décembre 2018 et pourrait entamer sa normalisation de taux d’intérêt à partir de l’été prochain. La fenêtre d’opportunité pour sortir de la politique des taux négatifs pourrait être courte et la BCE devra saisir la fin de l’année 2019 pour relever le taux de dépôts de -0,4% à 0,0%.
Aujourd’hui avec du recul, on peut clairement leur attribuer bonne part de la stabilisation de l’économie après la crise financière profonde qu’a connue le monde au lendemain de 2008. La normalisation de la croissance s’est installée depuis 2017 notamment grâce des principales devises retrouvées. Les objectifs d’inflation et de plein emploi pour les US, définis pour les banques centrales, sont clairement des facteurs stabilisateurs de croissance. L’étape suivante engendre la sortie des instruments non-conventionnels tels que les achats d’actifs par les banques centrales ou encore l’usage de taux négatifs pour retrouver une marge de manœuvre stabilisatrice en cas de nouveau choc.
Est-ce un risque ou une étape nécessaire pour limiter les excès d’entrer en territoire restrictif de politique monétaire (taux suffisamment élevé que pour freiner la croissance et réduire les créations d’emplois)? Le risque déstabilisateur pour la croissance ou les marchés est de créer un choc issu d’une remontée inattendue, trop rapide des taux d’intérêt ou une réduction drastique de la liquidité disponible. En se précipitant, les autorités monétaires donneraient un signal de manque de contrôle et donc source de panique pour les investisseurs et les acteurs économiques.
Les réponses de John Plassard
Les réponses de Marie Owens Thomsen
Les réponses de Samy Chaar