Du déjà vu?

César Pérez Ruiz, Pictet Wealth Management

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Les ventes de détail aux Etats-Unis pourraient favoriser certains titres. Les bénéfices en demi-teinte du troisième trimestre accentuent la concentration des performances. Les indicateurs chinois permettront de jauger une reprise chaotique.

Aux Etats-Unis, les ventes de détail et les résultats de distributeurs majeurs seront au centre de l’attention cette semaine, les investisseurs cherchant à détecter les entreprises susceptibles de progresser encore. Les prix à la consommation rassurants publiés mardi dernier et de solides ventes de détail pourraient contribuer à la poursuite de la hausse, qui laisse de côté les petites capitalisations et les obligations. Les chiffres de l’inflation aideront les marchés à juger si la Réserve fédérale remplit sa mission de contrôle de l’inflation. Plusieurs responsables de la Fed ont estimé que le travail n’était pas terminé – un rétropédalage par rapport au discours conciliant prononcé la semaine précédente par Jerome Powell. Ce dernier a lui-même annoncé la semaine dernière que la Fed n’hésiterait pas à relever ses taux si nécessaire. Ce message et la faible demande suscitée par l’adjudication de bons du Trésor à 30 ans ont fait grimper le rendement du 10 ans de 8 pb. Préoccupée par le déficit budgétaire américain, Moody’s a abaissé la perspective de la note souveraine des Etats-Unis de «stable» à «négative». La hausse des actions au cours des trois dernières semaines pourrait suggérer un assouplissement des conditions financières, même si la Fed affirme que les marchés font le travail de la banque centrale. Mais l’enquête menée par la Fed auprès des établissements de crédit a mis en évidence une détérioration des conditions de prêt pour les petites entreprises, dont les emprunts sont majoritairement à taux variable. L’indice Russell 2000 des petites capitalisations a plongé de 3% (en dollars) la semaine dernière, tandis que le S&P 500 progressait de 1,3% (en dollars). Les résultats du troisième trimestre ont affiché la plus faible proportion de relèvements des anticipations depuis le premier trimestre 2020. Nous privilégions les obligations investment grade de haute qualité.

En Europe, le gouvernement allemand a adopté un plan de relance – 28 milliards d’euros d’ici 2028 – visant à soutenir l’industrie, afin de compenser la perte de compétitivité due à l’envolée des prix de l’électricité. Sur le front de la politique monétaire, Christine Lagarde a déclaré que la Banque centrale européenne ne commencerait pas à réduire ses taux avant au moins «deux trimestres». A l’instar des rendements américains, les rendements obligataires européens se sont légèrement redressés. Au Moyen-Orient, l’acceptation par Israël du principe de pauses dans son opération militaire à Gaza a permis une légère détente, le pétrole et l’or reculant respectivement de 4% et 2,6% au cours de la semaine. Le succès d’un accord de paix post-conflit sera crucial pour la région. Nous surpondérons l’or en raison d’une forte demande officielle et afin de protéger le portefeuille à moyen terme.

En Chine, les exportations ont chuté de 6,4% en dollars en octobre par rapport à l’année précédente, mais les importations ont augmenté de 3,0% en raison de la demande d’énergie et de matériaux. La Chine est de nouveau entrée en territoire déflationniste le mois dernier, notamment à cause de la chute des prix des denrées alimentaires. Les actions chinoises ont abandonné 1,5% au cours de la semaine. La production industrielle et les ventes de détail, attendues cette semaine, permettront de jauger de la vigueur de la reprise chinoise.

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