IA, formation continue, travail hybride, Gig Economy, bien-être, ESG, etc. Voici 10 thématiques qui bouleversent le quotidien des collaborateurs et des entreprises.
Tout au long de l’histoire, le monde du travail n’a cessé d’évoluer: révolution industrielle, crise financière, pandémie de Covid-19 et, plus récemment, l’intelligence artificielle (IA) ont toutes bousculé les normes. Personne ne peut prédire avec certitude absolue ce que l’avenir nous réserve, mais il est possible d’observer les tendances qui vont très probablement influencer le monde du travail et orienter la main-d’œuvre vers les emplois de demain. Pour les entreprises, il est essentiel de se préparer afin de faire face à ces évolutions.
Les entreprises reconnaissent l’énorme potentiel de l’IA, notamment en ce qui concerne le gain de productivité.
D’après un rapport recent du WEF, «D’ici 2027, la révolution provoquée par l’IA aura créé 69 millions de nouveaux emplois, tandis que 83 millions seront supprimés», soit une suppression nette de 14 millions d’emplois dans le monde.
Alors que les innovations technologiques précédentes ont eu un impact sur les emplois peu qualifiés et impliquant des tâches répétitives, l’IA devrait avoir un plus grand impact sur les «cols blancs». Open-AI a suggéré que les journalistes, les avocats, les comptables, les mathématiciens, les métiers de la finance et de l’assurance, les consultants et les programmeurs informatiques seront le plus affectés par l’IA.
A contrario, l’industrie manufacturière, l’exploitation minière, l’agriculture et les compétences scientifiques devraient être les secteurs les moins impactés. L’IA a le potentiel de créer de nouveaux emplois, tels que formateur en IA ou ingénieur en «prompts». L’IA créera des externalités positives dans des domaines tels que la cybersécurité, l’éthique, le marketing et la R&D.
A mesure que l’IA et la technologie continuent de progresser et que le nombre de professionnels ayant un niveau d’éducation plus élevé ne cesse d’augmenter, la formation continue devient essentielle pour s’adapter aux exigences du marché de l’emploi. En particulier, la demande de compétences en matière d’IA et de nouvelles technologies est en forte croissance.
Au cours des cinq prochaines années, 44% des compétences d’un travailleur devront être mises à jour et 82% des entreprises interrogées prévoient d’investir dans la formation de leurs employés, en particulier en ce qui concerne l’utilisation de l’IA et du “Big Data” (rapport WEF 2023).
Les possibilités de reconversion et de transition vers de nouveaux rôles professionnels comprennent des programmes universitaires, des cours en ligne, des initiatives de formation interne et des projets collaboratifs.
Les «Bootcamps» sont un moyen courant d’accélérer le cursus d’apprentissage. Le terme vient de l’entraînement des recrues militaires. Dans le contexte de l’éducation, le bootcamp consiste à acquérir des compétences approfondies dans le domaine des nouvelles technologies sur une courte période, avec des frais de scolarité inférieurs à ceux d’un diplôme universitaire. Les étudiants des bootcamp en programmation informatique voient leur rémunération progresser en moyenne de 51% à l’issue de la formation.
Le confinement du COVID-19 a favorisé la mise en place du télétravail, qui est devenu depuis lors une option viable et privilégiée par de nombreux employés.
~70% des travailleurs à temps plein dans le monde travaillaient à domicile pendant la pandémie. En 2022, 16% des entreprises dans le monde travaillent 100% à distance et 40% des entreprises ont mis en place un mode de travail hybride. Le télétravail restera probablement une tendance dominante en 2023 et au-delà.
L’informatique, les médias et la communication, ainsi que la finance sont les secteurs les plus orientés vers le travail à distance: environ 80% des professionnels américains affirment que l’ensemble de leur secteur peut rester productif en travaillant à distance.
Les défis du télétravail comprennent le maintien de la culture d’entreprise, la gestion des équipes à distance et l’implémentation de la technologie et de l’assistance nécessaires aux employés travaillant à domicile.
Les dirigeants devront investir dans des technologies, et des politiques de collaboration pour accompagner le passage au télétravail et s’assurer que les équipes restent connectées et productives, quel que soit leur lieu de travail.
Ce terme fait référence au boom des auto-entrepreneurs et des travailleurs freelance. Les plateformes numériques comme Uber, Airbnb, et TaskRabbit ont alimenté la croissance de la gig economy en offrant aux particuliers des moyens pratiques de trouver du travail à court terme et aux entreprises d’accéder à une main-d’œuvre flexible.
76% des gig workers ne quitteraient pas leur travail en freelance pour un emploi à temps plein, leurs gigs représentent souvent un hobby et/ou un moyen de compléter leurs revenus.
D’ici fin 2023, l’économie des gigs devrait augmenter de 17% par an pour atteindre un volume d’affaires de 455 milliards de dollars.
Parmi les avantages: flexibilité, possibilité de concilier carrière et vie de famille, opportunité de gagner de sa vie tout en restant à la recherche d’un meilleur emploi.
Pour les entreprises, la possibilité de pouvoir recourir à des travailleurs indépendants est avantageuse économiquement. La Gig Economy leur permet de s’adapter rapidement au cycle économique. Elle facilite l’accès à des compétences difficiles à trouver, en particulier dans les domaines de la technologie et du consulting.
Toutefois, la gig economy pose des questions sur les droits des travailleurs, la sécurité de l’emploi et les avantages généralement associés à l’emploi traditionnel. Les réglementations à venir devront tenir compte de la popularité croissante de la gig economy.
Les lieux de travail ont évolué au fil du temps, plus particulièrement chez les “cols blancs”. À mesure que la main-d’œuvre évolue vers un mode de travail plus hybride, l’aménagement des bureaux connaît des adaptations.
À l’avenir, les entreprises viseront à réduire les espaces de travail et à rendre les espaces restants multifonctionnels, en intégrant des concepts tels que le “hot-desking” (les collaborateurs n’ont pas de bureau attitré mais peuvent réclamer un espace de travail différent chaque jour) ainsi que le mobilier modulable.
De nouvelles technologies (tableaux blancs numériques, réalité virtuelle, etc.) peuvent être adoptée pour mieux accommoder la main-d’œuvre hybride.
Les petites entreprises peuvent opter pour des espaces de coworking afin d’éviter de verser un loyer pour des locaux sous-utilisés. Le nombre d’espaces de coworking dans le monde est en augmentation et devrait atteindre environ 42’000 en 2024. Les avantages sont multiples: productivité et créativité accrues, opportunités de networking et surtout coûts réduits.
Dans les années à venir, on peut s’attendre à ce que l’accent soit davantage mis sur le bien-être au travail, les collaborateurs privilégiant leur équilibre personnel et les employeurs investissant dans des programmes de sensibilisation à la santé et au bien-être.
La pandémie du Covid-19 a souligné l’importance du soutien au bien-être des collaborateurs. Les entreprises souhaitent aider les employés à mieux gérer leur stress au travail et minimiser le risque de “Burnout”.
47% des salariés pensent que le travail les stresse et, selon les employeurs, 78% des salariés donnent la priorité à leur santé et à leur bien-être plutôt qu’à leur productivité dans le cadre de leur emploi.
Pour garantir le bien-être et l’épanouissement des collaborateurs, les entreprises doivent trouver un équilibre entre leurs besoins physiques, psychologiques, financiers et sociaux, et proposer des programmes qui évaluent et soutiennent ces besoins. Il s’agit notamment de mesures de consultations individualisées et de formations pour les managers.
À mesure que le travail évolue, les programmes de bien-être s’adapteront, offrant des services tels que la télémédecine, des abonnements à des salles de sport, des allocations pour l’achat d’équipements à domicile, des programmes de livraison de plats équilibrés et une plus grande sensibilisation aux rapports humains afin de lutter contre l’isolement associé au travail à distance.
70% des salariés estiment que les entreprises devraient se soucier des questions ESG (Environnement, Social, Gouvernance) telles que le changement climatique et l’inégalité des revenus.
Environ 80% des employés sont plus enclins à travailler pour une entreprise qui donne la priorité aux facteurs ESG.
Les entreprises peuvent prendre diverses initiatives pour avoir un impact positif sur l’environnement, telles que la réduction de la consommation d’énergie, le recyclage des déchets, la promotion d’options de transport durable (Vélo, covoiturage) et la neutralité carbone.
En ce qui concerne les critères sociétaux, les entreprises peuvent améliorer les conditions de travail et leur impact sur les communautés locales. Il peut s’agir d’aider une organisation caritative, de mettre en place des initiatives de mentoring ou de sponsoriser des événements sportifs. Pour ce qui est de la gouvernance, les entreprises peuvent se conformer aux standards éthiques, investir dans la formation de leurs collaborateurs et valoriser la diversité, l’équité et l’inclusion.
Pour les entreprises, favoriser la diversité, l’équité et l’inclusion n’est plus seulement un impératif moral, mais un avantage stratégique pour l’avenir.
Dans le monde de Demain, les initiatives DEIJ devraient permettre de stimuler l’innovation, améliorer la prise de décision et renforcer l’engagement des collaborateurs. Les dirigeants sont tenus de promouvoir une culture inclusive, en écartant les préjugés dans les processus de recrutement, et en créant des opportunités équitables pour tous les collaborateurs.
L’objectif: bâtir une culture équitable qui valorise et soutienne une variété de points de vue, d’identités et de cultures.
Les réseaux sociaux ont permis d’exposer au grand jour des injustices professionnelles. Les jeunes générations (génération Z et les milléniaux) influencent ces changements.
Malheureusement, les entreprises se contentent souvent d’augmenter la diversité de leur équipe mais omettent d’investir dans la création d’une culture d’appartenance afin que les collaborateurs se sentent soutenus et valorisés par leur organisation.
En 2022, la durée médiane du temps passé par les employés auprès d’un employeur est de 4,1 ans, ce qui est relativement court. La main-d’œuvre continuant d’évoluer, on s’attend à ce que, dans l’avenir, la durée médiane de l’emploi diminue encore davantage.
L’ancienneté médiane des employés 25-34 ans est de 2.8 années, soit environ trois fois moins élevée que celle des employés, 55-64 ans (9,8 ans). Près d’un travailleur sur cinq quitte son emploi au cours de la première année et 93% des entreprises sont préoccupées par la rétention de leurs collaborateurs.
Le coût de remplacement d’un employé peut représenter jusqu’à deux fois le montant de son salaire. En effet, ce coût est dû au salaire, à la formation et au temps d’intégration, ainsi qu’aux frais de recherche de talents et à la perte de productivité.
Pour fidéliser les collaborateurs, les organisations doivent donner la priorité à l’engagement en favorisant l’évolution de carrière et la formation continue. Permettre aux collaborateurs d’explorer différents rôles et de trouver leur place au sein de l’organisation peut contribuer à leur engagement à long terme.
Autres suggestions: encourager les modes de travail flexibles, s’assurer que les visions s’alignent à celle de l’entreprise et offrir des avantages professionnels compétitifs.
En réponse à la diminution de l’ancienneté des collaborateurs, les entreprises repensent leurs stratégies en matière d’avantages non-salariaux. Ces derniers comprennent l’assurance maladie, les réductions dans des magasins et les tickets de restaurant.
La pandémie a incité les entreprises à donner la priorité aux besoins de leurs collaborateurs en se concentrant sur ce qui compte vraiment pour eux, comme la santé morale, les avantages familiaux et même la prise en charge des animaux de compagnie. Lorsque l’employé travaille à domicile, une crèche pour enfants dans les bâtiments de l’entreprise ou un fauteuil de massage au bureau n’ont plus autant d’importance. Pour garantir la satisfaction et le bien-être de leurs collaborateurs, les entreprises mènent régulièrement des enquêtes auprès de leur personnel afin d’identifier les points problématiques spécifiques et adapter leurs offres d’avantages sociaux en conséquence, dans le but de maintenir l’engagement, la motivation, la productivité et la sérénité des collaborateurs à distance.