Des raisons de rester optimiste en cette fin d’année?

James Beaumont, Natixis Investment Managers

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Les rendements obligataires suggèrent que les marchés craignent davantage une hausse de l’inflation qu’un ralentissement de la croissance.

En octobre, les indicateurs économiques sont restés solides. Le ralentissement de la croissance ainsi que la hausse de l’inflation ont laissé entrevoir à certains investisseurs une éventuelle stagflation, mais rien n’indique que nous allons vers ce scénario. En effet, la croissance économique devrait se poursuivre en 2022 et l’inflation devrait rester modérée mais supérieure au niveau d’avant crise grâce, d’une part, au soutien continu de la part des politiques et, d’autre part, aux bons résultats affichés par les entreprises au troisième trimestre.

Vers une stabilisation des prix de l’énergie

Par ailleurs, la crise énergétique qui sévit au Royaume-Uni et ailleurs met en lumière une intéressante interaction entre les politiques visant à développer les énergies vertes, l’inadéquation offre-demande induite par la pandémie, ainsi que les évolutions géopolitiques (OPEP+, Russie…). Ainsi, les marchés de l’énergie resteront probablement tendus pour un certain temps, notamment sur le marché du gaz, mais nous pensons que l’économie a la capacité d’absorber de tels niveaux de prix. Plus précisément, la hausse continue des prix est susceptible d’engendrer un effet de substitution du gaz par le pétrole, notamment en Europe, limitant ainsi la hausse. En parallèle, nous faisons face à un rééquilibrage progressif de l’offre permettant un plafonnement des prix.

Le secteur le plus touché a été celui de la construction, qui a reculé de 1,8% en glissement annuel.
Moindre pression sur l’offre dans le courant de 2022

Certes, le ralentissement de la croissance depuis cet été ainsi que la faible offre de main d’œuvre sur le marché du travail infirment les perspectives d’estompement des goulets d’étranglement. Sans compter que les prix du pétrole se situent actuellement à des niveaux élevés et les indicateurs de prix (CPI, PPI) aux Etats-Unis et en Chine indiquent des pressions inflationnistes persistantes. Néanmoins, certains signes indiquent que ces contraintes devraient à terme se dissiper et que la hausse des prix devrait ralentir la demande et permettre un rééquilibrage plus rapide entre l’offre et la demande.

Difficiles négociations budgétaires aux États-Unis et ralentissement chinois

Aux Etats-Unis, les démocrates rencontrent des difficultés dans l’adoption de leur nouveau plan de soutien budgétaire (500 milliards de dollars ont été déjà adoptés par le Sénat dans le cadre d’un projet d’infrastructures). Sur les 3’500 milliards de dollars visés par les démocrates, la Maison Blanche offrirait entre 1’500 milliards et 2’000 milliards de dollars. Il est de plus en plus probable que le Congrès américain se concentrera sur les questions climatiques et sociales et reportera les initiatives sur la santé. Les négociations devraient avancer au cours des prochaines semaines. Les élections en Virginie approchent et pourraient s’avérer déterminantes pour les démocrates concernant la conservation du Congrès pour l’année prochaine.

Pendant ce temps, en Chine, la croissance du PIB au troisième trimestre a été la plus faible sur l’année. Affichant un taux de 4,9% (sur un an glissant), la croissance a été en deçà des attentes et en forte baisse par rapport au deuxième trimestre en raison de la flambée des prix de l’énergie et des matières premières et des encombrements sur les chaînes d’approvisionnement.

Le secteur le plus touché a été celui de la construction, qui a reculé de 1,8% en glissement annuel. Les autorités Chinoises ne peuvent désormais plus ignorer l'ampleur du ralentissement de la croissance et il faudra s’attendre à voir un soutien budgétaire et monétaire supplémentaire. De plus, les inquiétudes concernant Evergrande reviennent sur le devant de la scène, alors que les 30 jours de grâce arrivent à leur fin. Cette situation aura un impact global limité, mais elle pourrait tout de même être source de volatilité sur les marchés.

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