Des opportunités dans un monde en transformation

Geraldine Sundstrom & Erine Brown, PIMCO

2 minutes de lecture

A l'horizon 2022, notre scénario de base prévoit une croissance mondiale positive et une inflation élevée à court terme.

Nous pensons que les actifs de croissance, tels que les actions et le crédit, auront tendance à produire des rendements positifs au cours de l'année prochaine. Toutefois, nous prévoyons une plus grande dispersion des performances entre les secteurs et les régions, une caractéristique commune des périodes de milieu de cycle.

Dans nos Asset Allocation Views, «Des opportunités dans un monde en transformation», nous discutons des changements fondamentaux qui se produisent 'sur le terrain' de l'économie et qui, selon nous, auront des répercussions sur la croissance générale et l'inflation, mais créeront également des opportunités d'investissement spécifiques dans un certain nombre de secteurs et de régions. Plus précisément, nous abordons les tendances disruptives et potentiellement transformatrices dans les domaines du travail, de la technologie, des transports et de l'énergie.

Implications en matière d'investissement

Avec des valorisations plus élevées, les actifs à risque sont plus vulnérables aux chocs exogènes et aux erreurs politiques. Selon nous, le risque d'une erreur de politique s'est accru avec le resserrement des mesures de relance monétaire et budgétaire et la tentative des autorités de passer le relais de la croissance au secteur privé. Cela crée un potentiel de ‘long tails’ plus importantes avec plus de résultats positifs et négatifs extrêmes qui soulignent l'importance de la sélectivité au sein et entre les classes d'actifs.

Les perspectives pour les actions

Nous restons globalement positifs sur les actions. Nous prévoyons une différenciation importante entre les régions et les secteurs, ce qui justifie une approche plus sélective et dynamique.

Au sein des marchés développés, nous restons surpondérés en actions américaines, et avons positionné notre surpondération dans les secteurs de croissance cyclique. Nous sommes également exposés aux actions japonaises, qui ont tendance à bénéficier d'un coussin de valorisation et d'un bêta de croissance cyclique. Nous considérons que les actions européennes sont plus problématiques  en raison de la combinaison d'une composition sectorielle défavorable, de tensions sur les prix de l'énergie et d’une inquiétude croissante concernant les perspectives du COVID-19.

Les fabricants de semi-conducteurs, les fournisseurs d'équipements d'automatisation des usines et les fournisseurs d'énergie verte et de mobilité ont tout à gagner.

Sur les marchés émergents, nous continuons d'être positifs sur certains marchés en Asie. Parallèlement, nous suivons de près les évolutions réglementaires en Chine et l'évolution des tensions géopolitiques dans la région. Nous continuons à surpondérer l'Asie émergente, en mettant l'accent sur les technologies et les équipements matériels qui seront à la base de la croissance régionale et mondiale.

D'un point de vue sectoriel, nous conservons une préférence pour les tendances de croissance séculaires comme la numérisation et la durabilité. En particulier, nous pensons que les fabricants de semi-conducteurs, les fournisseurs d'équipements d'automatisation des usines et les fournisseurs d'énergie verte et de mobilité ont tout à gagner. Nous complétons cela par des expositions susceptibles de bénéficier d'un environnement plus inflationniste; il s'agit d'entreprises qui, selon nous, présentent d'importantes barrières à l'entrée et un fort pouvoir de fixation des prix qui peuvent potentiellement les préserver de l’impact de l'inflation par le biais de hausses de prix, comme les sociétés de transport maritime mondial.

Taux, crédit et devises

Nous nous attendons à ce que les rendements des obligations d'Etat aient tendance à augmenter au cours du cycle, à mesure que les banques centrales relèvent leurs taux, mais dans le contexte d'un portefeuille multi-actifs, nous croyons au rôle que la duration peut jouer en tant que facteur de diversification. Par conséquent, nous continuons à maintenir une certaine exposition à la duration. Nous maintenons une légère surpondération des TIPS (Treasury Inflation-Protected Securities) américains dans les portefeuilles multi-actifs. Bien que les seuils d'inflation soient nettement plus élevés, ils n'intègrent toujours pas, selon nous, une prime de risque d'inflation appropriée.

Le crédit d'entreprise nous semble pleinement valorisé. En conséquence, nous voyons peu d'opportunités de compression des spreads en dehors d'opportunités spécifiques identifiées par nos analystes crédit. En revanche, le crédit titrisé offre toujours une valeur attrayante à nos yeux, en particulier les crédits hypothécaires américains non garantis, où la situation financière saine du côté des consommateurs et le marché immobilier résidentiel soutiennent l'amélioration de la qualité du crédit à des spreads que nous considérons comme bon marché par rapport aux obligations d'entreprise.

Enfin, en ce qui concerne les devises, le dollar américain reste cher selon nos modèles d'évaluation, en particulier par rapport aux devises des marchés émergents, mais il ne faut pas en tirer la conclusion que le dollar est destiné à s'affaiblir dans un environnement où les économies des marchés émergents et les banques centrales continuent de faire face à des défis.

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