Coventry innove sur les AT1

Gary Kirk, TwentyFour AM

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Pour rembourser ses obligations AT1 et se refinancer de manière optimale, la Coventry Building Society propose une solution qui devrait faire école.

Le timing est l’un des défis auxquels se trouvent confrontées les banques lorsqu’elles doivent envisager la question du refinancement de leurs obligations contingentes convertibles ou obligations AT1 (Additional Tier 1). Leur dilemme se pose de la manière suivante. Si elles choisissent d’émettre leurs nouvelles obligations lorsque les conditions de marché sont favorables, les banques courent le risque d’accroître passablement leur charge d’intérêts si la période durant laquelle emprunts anciens et nouveaux se chevauchent est longue. 

«En cette période de fin de cycle caractérisée par une incertitude accrue,
le timing du refinancement représente un véritable dilemme.»

En revanche, si elles prévoient de procéder au refinancement de leurs emprunts juste avant leur échéance, alors elles s’exposent à devoir les émettre dans des conditions de marché moins favorables. En cette période de fin de cycle caractérisée par une incertitude accrue, le choix est épineux, en particulier pour les émetteurs qui ne font qu’occasionnellement appel au marché.

La Coventry Building Society a récemment proposé une réponse innovante à la question du timing du refinancement. Elle devrait trouver un écho très favorable parmi les emprunteurs qui envisagent de refinancer leurs obligations AT1 et risquent donc de devoir assumer les coûts prohibitifs découlant du chevauchement leurs obligations, les anciennes et celles qui servent à refinancer ces dernières. 

Coïncider l’offre de remboursement avec une nouvelle émission.

A l’heure actuelle, la Coventry Building Society a en circulation des obligations AT1 (émission de 400 millions de livres sterling à un taux de 6,375%) dont la première date possible de remboursement par anticipation tombe en novembre de cette année. La semaine dernière, cet emprunteur a lancé une proposition de remboursement de tout ou partie des obligations à un cours de 102,25, soit environ un point au-dessus du cours actuel proposé sur le marché secondaire. Il a simultanément annoncé l’émission d’un nouvel emprunt AT1 qui servira à refinancer le précédent en totalité ou en partie, ceci dépendant de l’accueil que les investisseurs auront réservé à la proposition de remboursement.

L’évitement du chevauchement de deux emprunts
permet d’économiser une charge d’intérêts considérable.

En faisant coïncider l’offre de remboursement avec une nouvelle émission, la Coventry Building Society se ménage un marché relativement réceptif à sa nouvelle opération. Elle évite en outre le chevauchement, qui pourrait être total, de deux emprunts. Ceci lui permet d’économiser une charge d’intérêts considérable malgré son offre de remboursement à un cours supérieur de 2,25% au prix du remboursement par anticipation.

Cette approche, à la fois intelligente et novatrice, sera probablement reprise par d’autres emprunteurs. Il s’agit d’une évolution bienvenue dans le secteur des obligations AT1.

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