Des banques parées à contrer les chocs

Gary Kirk, TwentyFour AM

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Il existe des opportunités tant que les ratios de solvabilité restent supérieurs aux minima réglementaires. La volatilité est une bonne occasion d’achat.

Les investisseurs se montrent préoccupés par la santé des établissements bancaires et craignent pour leurs performances si la situation économique venait à se détériorer. Pour regagner pleinement ses lettres de noblesse, le secteur bancaire devra probablement montrer ce dont il est capable lors de la prochaine récession. Par conséquent, il devrait subir une certaine volatilité si le ralentissement de l’économie s’avérait plus marqué que prévu.

Nous estimons néanmoins qu’il représente un bon gisement de valeur relative. Tout épisode de volatilité devrait être considéré comme une occasion d’achat des meilleurs débiteurs, en particulier sur la partie des échéances courtes de la courbe.

Ratios de solvabilité élevés

La Banque Barclays, qui a publié ses résultats annuels 2018 la semaine dernière, le démontre parfaitement. Comme chacun le sait, les banques britanniques se trouvent confrontées aux incertitudes liées au Brexit et, par conséquent, les investisseurs ont eu tendance à se focaliser sur les acteurs domestiques. Dans un tel contexte, il est donc très encourageant de constater que, pour l’année écoulée, les revenus de Barclays sont restés inchangés, à 21,1 milliards de livres sterling. Comme la banque a parallèlement enregistré une réduction de ses coûts et dépréciations, son bénéfice avant impôts a progressé d'environ 20%.

Le secteur bancaire, à l’instar de l’économie
dans son ensemble, est soumis à des vents contraires.

Plus important encore pour les détenteurs de dette subordonnée, le ratio de solvabilité CET1 (common equity Tier 1) de la banque s’élevait à 13,2% à la fin de l'année. Il recule légèrement par rapport à 2017 (13,3%), principalement en raison de contentieux qui lui ont coûté 71 points de base, mais il reste supérieur au minimum réglementaire de 11,7% fixé après le stress test de 2018.

Lloyds optimiste

Le secteur bancaire, à l’instar de l’économie dans son ensemble, est soumis à des vents contraires. HSBC et RBS ont récemment fait montre de prudence dans leurs évaluations à court terme et HSBC a même augmenté ses charges pour dépréciation en prévision des incertitudes économiques. D’un autre côté, Antonio Horta-Osorio, le PDG de Lloyds, a déclaré la semaine dernière qu’il gardait «une confiance absolue» dans les perspectives économiques du Royaume-Uni. Il ne constate en effet «aucun changement ou détérioration dans les secteurs clés» de l’activité, une opinion qu’il confirme par l’annonce d’un programme de rachat d’actions d’un montant de 1,75 milliard de livres sterling.

La volatilité, une chance

Pour ce qui nous concerne, notre confiance dans le secteur bancaire se fonde pour l’essentiel sur le fait que les grands établissements affichent encore des excédents de fonds propres. Elles disposent ainsi de solides pare-chocs en cas de ralentissement important de l'économie. Il est certain que les cours peuvent connaître une certaine volatilité liée au fait que les investisseurs deviennent plus prudents en période de stress de marché. Mais tant que les ratios de solvabilité restent nettement supérieurs aux minima réglementaires, nous considérons qu’il existe des opportunités d’investissement dans le secteur bancaire, et plus particulièrement sur les échéances courtes.

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