Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Investir ou ne pas investir? C’est la question que se posent les investisseurs face aux marchés des actions qui sont à la hausse, malgré la récession et le chômage, car les taux bas et le manque d’alternatives leur profitent en dépit des risques sous-jacents.

Un marché haussier ou un feu de paille? Gros plan sur la Bourse: les marchés des actions se sont ressaisis et progressent dans une seule et unique direction: à la hausse, en tout cas selon les apparences. Après un recul massif en début d’année, les investisseurs se réjouissent à nouveau. Au vu des incertitudes, on se demande s’il n’est pas déjà trop tard. C’est surtout le marché américain qui s’est bien ressaisi. Le S&P 500 a grimpé de 50% depuis son niveau plancher cette année: il de nouveau enregistré un niveau record historique. Le marché suisse a également presque rattrapé ses pertes de cette année et, comparé au Swiss Market Index (SMI), il a progressé de 25% depuis son effondrement. Les marchés à la hausse s’affirment, ceux à la baisse font partie du passé. A la Bourse, on parle de marchés haussiers quand les cours ont progressé de 20% ou plus depuis leur recul précédent. Inversement, il faut au moins une correction à la baisse de 20% pour que l’on parle d’un marché baissier. Cette année, la Bourse a vécu les deux cas de figure.

Les comptes épargne ne fournissant plus de rendement en raison des faibles taux, les investisseurs songent se lancer à la Bourse qui repart. Ils s’y précipitent carrément. Les banques en ligne enregistrent de nouveaux dépôts à tour de bras ainsi qu’une hausse de leur chiffre d’affaires. Les investisseurs privés désirent prendre en main le flambeau et investir leur fortune dans les actions. Mais pourront-ils compter sur une reprise durable? Qui vivra, verra. La tendance actuelle est plus qu’un simple rallye de marché baissier, c’est-à-dire une embellie dans le cadre d’une tendance de fléchissement. En effet, la plupart des marchés ont pu surmonter la correction apportée en février. Mais il ne faut pas oublier que souvent une tendance à la hausse touche à sa fin quand trop d’investisseurs se précipitent à la Bourse. La peur de rater quelque chose n’est pas la bonne voie à suivre en matière de placements.

En général, les marchés haussiers durent bien plus longtemps. Or, les corrections de marché sont rapides et violentes. Autrement dit: la montée se fait graduellement mais la descente, en chute libre. Les émotions si typiques à la Bourse sont l’avidité et la peur: les choses n’ont pas trop changé à l’heure du coronavirus. Mais la situation se détend en ce moment, l’optimisme reprend la main. C’est le moteur par excellence de tout marché haussier dans un contexte normal. Par ailleurs, l’économie devrait ronronner, le chômage être à la baisse et la consommation à la hausse pour soutenir l’économie, mais à l’heure actuelle, la situation est toute autre: la Bourse et la conjoncture évoluent de manière diamétralement opposée. L’économie mondiale se trouve dans une récession, le chômage est élevé et la consommation ne récupère que lentement de l’impact du confinement. 

La sécurité des investisseurs, et ainsi une tendance durable à la hausse, ne reviendront sur les marchés qu’au moment où un vaccin contre le coronavirus aura été trouvé. Une telle nouvelle éliminerait sans doute l’incertitude et donnerait des ailes aux cours. D’ici là, il faudra encore compter avec d’importantes fluctuations sur les marchés caractérisés par de la volatilité accrue sur le long terme. Même les valorisations actuelles aux Bourses ne justifient pas la tendance à la hausse. Les bénéfices s’étant effondrés et les cours ayant entamé une reprise, il s’est produit une expansion des valorisations. Bon nombre d’investisseurs paient donc une prime pour s’engager en actions. Nous restons toutefois prudents en raison des incertitudes et sommes donc légèrement sous-pondérés en actions.

Graphique de la semaine

En février s’achevait la dernière hausse boursière, la plus longue de tous les temps, qui avait duré plus de 10 ans et offert aux investisseurs un rendement de 400%. Mais voici que la prochaine tendance haussière est déjà engagée. L’indice directeur américain S&P 500 a atteint un niveau record. Néanmoins, compte tenu de la conjoncture en berne, les signes avant-coureurs d’une hausse durable sont moins roses cette fois-ci.

GROS PLAN

Entrée en Bourse de la plus grande fintech. L’entreprise fintech Ant-Financial, lourde de 200 milliards de dollars américains, veut aller en Bourse. L’entreprise est une filiale du site de commerce en ligne chinois Alibaba. Ant-Financial gère Alipay, le service de paiement leader en Chine.

LE PROGRAMME 

Tourisme suisse. Le 4 septembre, l’Office fédéral de la statistique (OFS) publiera les nuitées touristiques de janvier à juillet. On verra alors si les hôtes suisses ont réussi à égaler en nombre les touristes étrangers qui ont affiché absents.

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