Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Le pétrole a souffert en raison des différends parmi les pays de l’OPEP ainsi que du coronavirus. Mais, les chances d’une reprise à moyen terme sont encore bonnes.

Le moral sur le marché du pétrole reste négatif, mais il y a de l’espoir.  L’économie mondiale se trouve sous l’emprise du coronavirus. Bien que le nombre de cas de nouvelles infections ralentit, il continue néanmoins d’augmenter. Les bourses ont chuté jusqu’à 40%, après leurs niveaux records historiques de février. Tant les matières premières que les actions ont subi de lourdes pertes. Ainsi, le prix du pétrole brut de la sorte Brent a perdu plus de 60% de sa valeur depuis le début de l’année, chute provoquée par la réunion des pays exportateurs de pétrole (OPEP) début mars, qui a déclenché une guerre des prix sans précédent entre l’Arabie-saoudite et la Russie. Suite à cette séance, le prix du pétrole se négociait à un peu plus de 30 dollars le baril, contre plus de 50 dollars fin février.

La propagation rapide du coronavirus a provoqué une pression baissière supplémentaire: en effet, les gouvernements ont mis en place des mesures très restrictives pour contenir l’infection, à défaut d’un vaccin ou d’un traitement efficace. Certains pays ont même entamé un confinement économique (partiel), outre des limitationsdes sorties. La demande industrielle en pétrole a donc fortement chuté en raison des baisses de production subséquentes.

Alors que l’on pouvait espérer une stabilisation partielle sur le marché du pétrole la semaine passée, le report à court terme de la conférence des pays producteurs de pétrole, initialement prévue pour lundi, de même que les dernières affirmations du président US Trump ont ravivé les inquiétudes. Bien que le président ait annoncé vouloir agir en tant qu’intermédiaire entre l’Arabie saoudite et la Russie, il a par la suite menacé d’introduire des tarifs douaniers sur des importants de pétrole, la semaine dernière. Pour autant, les chances que le prix du pétrole reprenne à moyen terme sont plutôt bonnes.

La propagation du coronavirus devrait, à nos yeux, être endiguée, et l’économie retrouver la normalité progressivement, d’ici l’été. Par ailleurs, le redémarrage de la production industrielle relancera la demande en pétrole brut, d’autant plus que nous tablons sur un accord entre l’Arabie saoudite et la Russie portant sur une réduction de la production ces prochains mois. Cela réduira également la pression actuelle sur le prix du pétrole du côté de l’offre. La consolidation prévue dans l’industrie du pétrole de schiste entraînera un allègement supplémentaire. Ainsi, Whiting Petroleum, la première grande entreprise US dans ce domaine a récemment annoncé son insolvabilité.

Investment banking suisse made in America. L’Investment banking mondial est dominé par les grandes banques américaines au plus tard depuis la crise financière de 2007 / 08. L’ancien poids-lourd européen, la Deutsche Bank, lutte avec les séquelles de la bulle des subprimes depuis des années. Les banques suisses ont récemment réduit leurs divi-sions d’investment banking de manière significative et les ont mises au service de leurs activités de gestion de fortune. Toutefois, UBS et Credit Suisse étaient toujours les leaders du marché en Suisse lorsqu’il s’agissait d’introductions en bourse ou d’activités de M&A (fusions et acquisitions). Ceci a changé au premier trimestre 2020: pour la première fois, J.P. Morgan, une grande banque américaine de premier ordre – mesuré aux recettes des transactions effectuées – s’est positionnée au premier rang, grâce à son rôle dans certaines activités de reprise avec une participation suisse. Le palmarès de cette année dépendra dans une large mesure de l’évolution de la crise du coronavirus. Le nombre d’introductions en bourse pour 2020 diminue fortement, en raison de la récession qui se dessine à l’heure actuelle et de la volonté réduite des entreprises suisses d’investir.

Graphique de la semaine

Le chômage en Suisse, corrigé des variations saisonnières, a augmenté de 2,6% à 2,8% en mars sur une base mensuelle. Les mesures de la Confédération concernant le marché du travail ainsi que la large diversification industrielle ont empêché une forte hausse pour le moment.

GROS PLAN

Impôt sur la bière en Allemagne. L’industrie de la bière souffre, elle aussi, de plus en plus des répercussions économiques du coronavirus. La demande diminue significativement, en raison de la fermeture d’établissements de gastronomie et de l’annulation de grandes manifestations. Le fisc allemand a décidé de reporter l’impôt sur la bière, pour atténuer les difficultés de liquidités.

LE PROGRAMME

Production industrielle aux USA. Les chiffres de mars pour la production industrielle US seront publiés le 15 avril prochain et devraient clairement indiquerles retombées du coronavirus et le confinement mondial qui y est lié.

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