Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

2 minutes de lecture

Interdictionde voyager et de sortir, quarantaines et fermeture des frontières. Le monde se trouve en état d’urgence.

La pandémie entraîne des «shutdown». Les rues sont vides, les quartiers déserts, les restaurants et les bars fermés. Tout prête à croire que le monde a cessé de tourner. L’OMS ayant déclaré la maladie pulmonaire Covid-19 comme pandémie et le nombre de nouvelles infections étant monté en flèche, les gouvernements en Europe et aux USA ont misen place des mesures draconiennes. La Suisse connaît, depuis le milieu de la semaine, une «situation exceptionnelle» et durcit les mesures pour endiguerle virus. Les commerces non alimentaires, les restaurants et les établissements de divertissement et de loisir resteront fermés jusqu’au 19 avril 2020. De même pour les écoles. Il ne reste plus qu’à espérer que la croissance exponentielle des nouvelles contaminations soit véritablement freinée. Les données de la Chine, de la Corée du Sud et de Singapour permettent d’être confiant. Un aplatissement de la courbe des nouvelles infections se dessine dans ces trois pays. Toujours est-il que les mesures sanitaires prises entraînent un important fléchissement de l’économie. Les données de la Chine montrent ce qui nous attend: en février, tant la production industrielle que les ventes au détail dans l’Empire du milieu ont littéralement subi un crash (cf. graphique de la semaine).

Une (courte) récession est inévitable. Dans ce contexte, nous prévoyons une récessiontechnique en Europe et en Suisse, au premier semestre. Concrètement, cela signifie que l’économie subira un repli aussi bien au premier qu’au deuxième trimestre 2020. Et comment se présentera la suite? Selon notre scénario principal, la pandémie pourra sans doute être endiguée jusqu’à l’été. Ensuite, la vie économique et sociétale reprendra, à notre avis, progressivement jusqu’à recouvrer sa «normalité». Dans ce cas, l’économie mondiale devrait se redresser relativement vite au second semestre, et la dynamique se poursuivre jusqu’en 2021. Cependant, tout dépend de l’évolution et de la propagation du coronavirus. En effet, il y a toujours un risque non négligeable d’une tendance économique moins prometteuse que celle pronostiquée par les analystes.

Les marchés financiers en mode de panique. Ces dernières semaines, les marchés des actionsont connu une chute aussi brutale que rapide. Au total, une capitalisation boursière de près de 20’000 milliards de dollars US est partie en fumée dans le monde à ce jour à cause du coronavirus. Par ailleurs, la volatilité a atteint des niveaux jamais vus depuis la crise financière de 2008. Les marchés obligataires ont également été sévèrement touchés et les segments à liquidité limitée comme les obligations à haut rendementet les obligations des marchés émergents, ont particulièrement souffert. Récemment, même le prix de l’or était en perdition surtout dans le contexte de ce que l’on nomme des appels de marge. Il existe encore des investisseurs qui considèrent opportun de spéculer sur les marchés financiers avec de l’argent emprunté (crédits lombard) et avec un effet de levier supplémentaire. Après le grave effondrement du marché, ces crédits ont été insuffisamment couverts, ce qui a déclenché une nouvelle vague de ventes. Il est clair que dans le sillage de tels événements, bon nombre deplacements ont également été vendus alors qu’ils dégageaient un bénéfice par le passé.

Comment tirer (petit à petit) profit des opportunités. A court terme, la volatilité devrait rester élevéesur les marchés. Les valorisations de nombreuses actions sont tombées à des niveaux très attractifs, historiquement parlant. Quant aux cours, ils reflètent déjà plus ou moins une récession mondiale ce qui fera le bonheur des investisseurs axés sur le long terme. Ces derniers devraient donner la préférence aux titres de qualité et solides, avec un bilan sain et une position dominante sur le marché. De telles entreprises surmonteront même la «tempête parfaite» et sortiront renforcées de la crise.

Graphique de la semaine

La Chine était à l’épicentre du coronavirus et elle a vite pris des mesures radicales en mettant des villes de plusieurs millions d’habitants sous quarantaine. Cela a permis de contenir une propagation accrue. Selon les chiffres officiels, il n’y a presque plus de nouvelles infections. Ces mesures ont toutefois un coût: la production industrielle a chuté de 13,5% en février et la consommation a même reculé de plus de 20%. C’est un avant-goût de ce qui attend l’Europe et les USA ces prochaines semaines.

GROS PLAN

La BNS laisse le taux directeur à -0,75%. La positionde la BNS resteinchangée. Des interventions sur le marché des devises sont prévues afin de limiterune nouvelle appréciation du franc. Le montant exonéré des taux négatifs sera de nouveau augmenté et profitera aux banques commerciales.

LE PROGRAMME

Indices des directeurs d’achat. Le 24 mars, les indices des directeurs d’achat seront publiés en Europe et aux USA. Dans le sillage de la pandémie du coronavirus, ces indicateurs économiques avancés seront nettement à la baisse.

A lire aussi...