Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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La Confédération boucle ses comptes annuels avec un excédent substantiel. Les entreprises devraient afficher des bénéfices moins importants au T12020.

Beaucoup mieux que prévu. La Confédération boucle ses comptes annuels avec un excédent de 3,1 milliards de francs, contrairement à son budget de 1,2 milliards, et enregistre également des recettes extraordinaires de 540 millions, outre des revenus nettement plus élevés provenant de l’impôt anticipé. Par ailleurs, les recettes découlant de l’impôt fédéral direct étaient également plus élevées que prévu, en particulier l’impôt sur le bénéfice des sociétés qui a surpris en bien (suite aux bons résultats de l’exercice). Les recettes se sont élevées au total à près de 74,5 milliards, les dépenses, quant à elle, à 71,4 milliards, ce qui représente une hausse de 1,2%, soit 840 millions. Bien que la sécurité enregistre la plus grande hausse, avec 7,6%, en termes absolus, la protection sociale reste de loin le poste important, avec 22,4 milliards. La situation économique robuste a favorisé une hausse des dépenses sociales de «seulement» 0,3% par rapport à 2018, et la Confédération table toujours sur de (légers) excédents, selon son plan financier actualisé pour 2021-2023. Cette politique financière mérite donc toujours la note «excellent», et démontre une fois de plus que le frein à l’endettement s’avère très efficace.

La question se pose de savoir ce que la Confédération devrait faire avec les recettes supplémentaires. En principe, elle devrait mettre l’accent sur une nouvelle réduction de sa dette brute,qui s’élève actuellement à environ 96,3 milliards de francs. Sachant que la Confédération peut se refinancer à des taux zéro, en raison de ses taux négatifs, une alternative serait d’envisager des baisses d’impôts, ce qui (hélas) ne devrait pas se produire. Au contraire, il est plus probable que le Parlement décide des dépenses supplémentaires. Diverses demandes devraient être soumises prochainement et débattues lors de la session d’été en juin.

Bien pire que prévu. Le coronavirus fait de plus en plus de ravages. Des millions de personnes sont toujours en quarantaine, et de nombreuses usines et sites de production toujours fermés. La production industrielle et le tourisme en Chine ont brutalement plongé. A cela s’ajoute le fait que les premières entreprises ne peuvent plus payer les salaires de leurs employés, en raison de pénuries de liquidités. Le virus touche également les entreprises occidentales qui font état d’une baisse de leur chiffre d’affaires et de leurs bénéfices,à l’image de Schindler, le constructeur d’ascenseurs, qui a récemment effrayé les investisseurs.

En effet, son CEO s’attend à de nets signes de ralentissement et estime que le chiffre d’affaires baissera de plusieurs centaines de millions. En début de semaine, le géant technologique Apple a, lui aussi, annoncé ses prévisions de ventes pour le trimestre en cours. Le géant à la pomme souffre, d’une part, d’une pénurie d’approvisionnements dans la production d’iPhones et, d’autre part, de la fermeture de ses propres magasins en Chine. Ses différents fournisseurs devraient donc se retrouver sous pression. Il en va de même pour les fabricants d’articles de sport Adidas et Puma, qui ont annoncé des risques de recul de leurs bénéfices en raison du virus. Les ventes d’Adidas se sont effondrées de 85% en Chine depuis le 25 janvier. A nos yeux, il est clair que l’on peut s’attendre à un certain nombre d’autres «avertissements sur bénéfices» ces prochaines semaines, les entreprises cycliques fortement exposées à la Chine étant particulièrement touchées. La prudence reste donc de mise.

Graphique de la semaine

Les fêtes du Nouvel An chinois attirent généralement les gens en masse dans les salles de cinéma, ce qui entraîne une forte hausse des recettes des exploitants. Tout est différent cette année: des villes entières sont mises en quarantaine et les gens doivent rester chez eux, en raison du coronavirus.

GROS PLAN

Alstom rachète. Le groupe français Alstom, constructeur entre autres du TGV, reprend la division ferroviaire du concurrent Bombardier, en difficulté. Le prix s’élève à 6,7 milliards de dollars US.

LE PROGRAMME

Raiffeisen dresse son bilan. La conférence de presse sur le bilan du Groupe Raiffeisen aura lieu le 27 février. Nous sommes impatients de connaître le résultat annuel du n°3 en Suisse.

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