Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

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Les chiffres du troisième trimestre demeurent solides, mais bon nombre d’entreprises font preuve de prudence, de même que les investisseurs, dont la propension au risque a fléchi: par rapport au franc, l’euro atteint son plancher depuis 15 mois.

En Suisse, la saison de publication des bilans bat son plein. pour le troisième trimestre, l’UBS a présenté des résultats prometteurs. Etant donné son chiffre d’affaires d’USD 2.28 milliards, la grande banque a enregistré son meilleur résultat depuis six ans. Logitech, le spécialiste d’accessoires pour ordinateurs, annonce des chiffres records, mais déçoit les analystes au niveau de son bénéfice net car son action avait plongé mardi près de 7%. Novartis, le géant pharmaceutique, répond aux attentes avec son chiffre d’affaires d’USD 13 milliards. Pour la première fois, les Bâlois annoncent au public qu’ils songent soit vendre Sandoz, la division des génériques, soit procéder à un spin-off. Sulzer, le groupe technologique, se trouve en restructuration après la scission de Medmix, mais les commandes n’ont cessé d’affluer au troisième trimestre (+15.7%) et on continue de s’en tenir aux objectifs financiers définis. Il en va de même pour le groupe de spécialités chimiques Ems-Chemie. Quant à Straumann, le spécialiste des implants dentaires, il se montre encore plus optimiste pour l’année à venir.

Les chiffres du 3e trimestre demeurent solides, mais bon nombre d’entreprises font preuve de prudence. Certes, les carnets de commande sont pleins comme par ex. chez Landis+Gyr, spécialisée en métrologie, mais les ventes sont différées dans le temps dû aux retards de livraison et de production. Cela pèse sur le cours de certains titres. Nous conseillons donc aux investisseurs d’adopter un positionnement légèrement défensif.

Il y a eu bon nombre d’échecs et de réussites chez les géants technologiques: comme aux USA chez Alphabet et Microsoft à qui le boom des ventes en ligne a bien profité dans le sillage du coronavirus, même pendant le troisième trimestre, et leur a permis de présenter de brillants chiffres d’affaires: le Nasdaq 100 a atteint un niveau record de 15'778 points. Facebook par contre, malgré ses bons chiffres, a déçu les analystes car les nouvelles dispositions d’Apple en matière de protection des données lui donnent du fil à retordre. De même vaut pour Snap, l’exploitant de Snapchat.

«Welcome to the $1 trillion stock club» d’Apple, de Microsoft, d’Alphabet et d’Amazon dont la capitalisation de marché se chiffre à plus de mille milliards de dollars. Le dernier membre de ce club est Tesla, le constructeur de voitures électriques. Grâce à une commande record de 100’000 véhicules par le loueur de voitures Hertz, l’action de Tesla a atteint un niveau record d’USD 1’094.– et sa capitalisation de marché a grimpé à près d’USD 1’030 milliards. L’entreprise vaut désormais plus que les neuf plus grands fabricants de voitures réunis. Cette situation est-elle saine ou non? Qui vivra, verra. Mais l’écart entre les valeurs boursière et comptable s’est sans doute encore creusé.

L’euro atteint son plancher sur 15 mois: la baisse de la dynamique conjoncturelle, l’évolution incertaine de la pandémie, tout comme le spectre de la stagflation freinent la propension au risque des investisseurs préférant les valeurs refuges, comme le franc suisse. Le cours EUR/CHF est tombé sous la barre de 1.064, le niveau le plus bas depuis 15 mois. L’euro a perdu presque cinq centimes par rapport à son plafond annuel début mars. A notre avis, la paire de monnaies atteindra 1.07 à 3 mois et 1.06 à 12 mois.

Un «effet chien» sur le marché des crypto-monnaies? Presque 1’000%. C’est la plus-value en octobre de la crypto-monnaie «Shiba Inu», ainsi appelée d’après une race de chien japonais. Les analystes y voient des parallèles avec le Dogecoin qui tient son nom du mot anglais «dog» (chien). Ce dernier s’est aussi envolé rapidement à plus de 1’000% en début d’été, mais a ensuite vite rechuté. Détail fort intéressant: Elon Musk, le fondateur de Tesla, y était impliqué via Twitter, à l’époque comme aujourd’hui.

Graphique de la semaine

L’indice européen Stoxx 600 Energy a connu une hausse de plus 25% depuis janvier, due aux prix galopants du pétrole brut et du gaz. Ce rallye ne profite pas aux énergies renouvelables: le European Renewable Energy Index a baissé d’environ 13%, peu avant le début de la COP26 à Glasgow. En revanche, les énergies renouvelables surperforment l’indice global d’environ 170% sur 5 ans.

GROS PLAN

Entrée en bourse de Skan. La société de technologie médicale, Skan Group, a célébré son entrée en bourse suisse SIX ce jeudi. Le prix d’émission des actions était de CHF 54 à l’extrémité supérieure de la fourchette de prix communiquée au préalable. Au cours du négoce, les titres ont, par moments, enregistré une hausse de 39%.

LE PROGRAMME

Inflation en Suisse. Le 2 novembre, l’Office fédéral de la statistique (OFS) publiera les chiffres d’inflation pour octobre.

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