Commentaire hebdomadaire de Raiffeisen

Raiffeisen Suisse CIO Office

2 minutes de lecture

Le marché boursier est saturé des incertitudes de l'an passé, si bien que les cours d’actions virent au positif même en cas de déceptions.

Le marché boursier fait abstraction la pandémie. La saison des rapports pour l'exercice écoulé touche gentiment à sa fin. Il n’y a pas eu trop de déceptions en général, sauf par exemple le détaillant aéroportuaire Dufry: l’entreprise fortement frappée par la pandémie a présenté son rapport cette semaine. Son chiffre d’affaires a bel et bien chuté de 70% et la perte sèche s’élève à 2,5 milliards de francs. Certes, le résultat est loin des attentes, mais le cours de l’action n’a pas fléchi pour autant. Au contraire: il affiche positif depuis le début de l’année. Aspirant à une reprise, les investisseurs semblent faire abstraction de la pandémie: cela leur donne du fil à retordre, ce qui s’est vu cette semaine à l’exemple de Geberit dont les activités et la marge ont progressé. Néanmoins, ce spécialiste en installations sanitaires renonce à publier ses perspectives d’avenir à cause des incertitudes et du manque de visibilité.

Quant aux bluechips suisses Nestlé, Novartis et Roche, ils se sont montrés moins fiers aux yeux des investisseurs. En effet, tout le monde croit qu’il suffit d’intégrer ces titres au portefeuille pour être bien couvert en actions suisses, mais ce n’est que partiellement vrai: alors que le Swiss Market Index (SMI) a augmenté d’un bon pour cent depuis le début de l’année, les poids lourds précités sont tous à la traîne de 2% à 7% derrière l’indice directeur. Cette année, ce sont plutôt les banques, les assurances, et les actions industrielles et de luxe qui ont soutenu le SMI à ce jour. Ce n’est pas pour rien que l’indice directeur suisse montre l’exemple: cela vaut la peine de diversifier.

Le franc vacille-t-il vraiment? L’euro, l’USD et la livre sterling ont le vent en poupe. Les monnaies ont augmenté de 3% à 7% par rapport au franc rien que cette année. Toutefois, les paires de monnaies ne se négocient qu’au niveau d’avant la crise du coronavirus. Seul l’euro a augmenté à un pic comme il n’avait plus connu depuis juillet 2019. La Banque nationale suisse se réjouira de ce développement: d’une part elle aura moins à intervenir sur le marché des changes, d’autre part, la hausse des monnaies étrangères lui procure de juteux gains sur ses réserves de devises. Mais faire d’ores et déjà l’impasse d’une valeur refuge telle que le franc suisse à cause de cette faiblesse est prématuré au vu des incertitudes persistantes et de la nature à court terme du contre-mouvement.

Suite aux vaccinations réussies, la reprise de l’économie s’accélère. A la lumière d’une étude de l’Organisation pour la coopération et le développement économique (OCDE), les perspectives économiques mondiales s’améliorent à vue d’œil. Cette tendance est soutenue par des injections d’argent et le succès des mesures de vaccination notamment qui sont déterminantes pour une reprise rapide suite aux assouplissements anticipés. Selon les prévisions de l’OCDE, les activités économiques de certains pays pourraient, dès l’été, rejoindre le niveau d’avant la crise du coronavirus. Alors que les perspectives sont jugées positives pour les USA, l’Europe est à la traîne.

Avec des millions vers la pauvreté. Depuis le 8 mars, trois nouveaux billets de banque sont en circulation au Venezuela, avec des coupures de 200’000, 500’000 et un million de bolìvar. La raison est due à l’hyperinflation galopante depuis des années et qui a propulsé 90% de la population dans la pauvreté. L’ampleur de la dévaluation monétaire se voit dans le fait que la contre-valeur du billet d’un million est de 50 centimes à peine. L’inflation se reflète également en bourse. Depuis début 2020, l’indice directeur vénézuélien a augmenté de 2’600% en monnaie locale, mais il a perdu un tiers de sa valeur en USD sur la même période.

Graphique de la semaine

Alors que le redressement des marchés boursiers s’enlise en raison de la hausse des taux d’intérêt, la situation profite aux banques. En effet, la remontée des taux à long terme, conduisant à une courbe des taux qui s’accentue, devrait améliorer les marges d’intérêt. Cela est dû au fait que les établissements financiers continuent de payer peu d’intérêts pour les fonds à court terme, tout en les prêtant à des taux plus élevés sur le long terme. Les actions anticipent cette situation. Ainsi, l’indice bancaire européen dépasse clairement l’ensemble du marché.

GROS PLAN

Credit Suisse liquide des fonds. La grande banque Credit Suisse a gelé des fonds pour un montant d’USD 10 milliards. Raiffeisen n’a jamais émis des recommandations de placement pour les produits lancés avec Greensill.

LE PROGRAMME

Exportations de montres. Les chiffres sur les exportations de montres suisses en février seront publiés le 18 mars. Le fait que la reprise progresse se voit aux cours des actions de Swatch Group et de Richemont.

A lire aussi...