Les entreprises familiales ont davantage de chance de surperformer, avance Andreas Utermann, président du conseil d’administration, lors d’une conférence de presse, mercredi à Lausanne. Une étude de Vontobel, qui fête son centième anniversaire cette année, révèle d’ailleurs que pour 34 sociétés familiales suisses cotées, le rendement annuel des capitaux investis s’élève à 13,7% sur 20 ans, contre 11,4% pour les autres entreprises. Vontobel, fort d’un actionnariat au sein duquel la famille fondatrice détient 51% du capital, met en exergue non seulement l’approche à long terme de ce type de gouvernance, mais aussi l’efficacité du leadership et un plus fort rendement des investissements dans l’innovation.
Andreas Utermann insiste aussi sur la capacité d’une entreprise familiale à se réinventer. Vontobel, qui a débuté dans le courtage avant de se diriger vers la banque d’investissement et d’autres segments de la finance a aussi besoin de s’adapter à un monde changeant. Le groupe Vontobel a ainsi procédé à plusieurs acquisitions ces dernières années tant dans la gestion d’actifs que la gestion de fortune.
«Un besoin de plus grande sophistication se manifeste dans la gestion d’actions», note Andreas Utermann.
Les plus récentes sont Ancala Partners, sur le marché des actions en infrastructures, le portefeuille de clients d’IHAG Privatbank (3 milliards de francs d’actifs), la boutique spécialisée en obligations TwentyFour Asset management et le regroupement au sein de Vontobel SFA (avec 10 milliards de francs d’actifs) des clients américains offshore de la banque Vontobel et de l’unité suisse de Swiss Financial Advisors d’UBS. Aujourd’hui, il importe de «s’assurer de la bonne exécution de ces transactions et faire en sorte que le capital soit bien investi», a dit Andreas Utermann.
Besoins d’économies
Les défis ne manquent pas pour cet établissement de 225,9 milliards de francs d’actifs sous gestion (+9% au premier semestre). Dans la gestion d’actifs, les marges sont sous pression sur le segment des actions, ajoute Andreas Utermann. La concurrence des ETF est rude et des niches de marché autrefois très recherchées, comme les actions émergentes, sont moins recherchées depuis 2021. La solution pourrait venir des processus d’investissements en actions comme l’ont réalisé certains gérants d’obligations, à l’image de TwentyFour Asset Management, indique la banque. «Un besoin de plus grande sophistication se manifeste dans la gestion d’actions», note Andreas Utermann.
De même, la banque doit davantage prendre en compte l’effacement des frontières entre les différentes formes d’investisseurs, qu’ils soient privés, institutionnels, Multi-offices ou des fonds souverains. L’idée introduite par «One Vontobel» consiste précisément à en finir avec une approche en «silos» pour oeuvrer en faveur d’une plus grande «latéralité» des besoins des clients.
L’action Vontobel est en hausse de 1% depuis le début de l’année, ce qui est inférieur à l’indice et à d’autres banques de gestion. Pour Andreas Utermann, les investisseurs se focalisent en ce moment sur les flux de fonds de la clientèle institutionnelle. La décollecte a été arrêtée (+0,1 milliard de francs) au sein d’un trimestre qui a permis à la banque d’augmenter son bénéfice net de 12% à 173,3 millions de francs.
Par ailleurs, le niveau de coûts par rapport aux revenus a besoin d’être réduit. Andreas Utermann donne rendez-vous au printemps prochain afin de considérer l’évolution de ce rapporte coûts/revenus. Au premier semestre, il est tombé à 76,1%, contre 77,8% l’année précédente. L’objectif est de descendre en dessous de 72%.
La hausse des revenus de la banque pourrait venir, selon l’établissement, non seulement des acquisitions mais aussi d’un afflux de fonds provenant des Etats-Unis et du Royaume-Uni. L'investisseur devrait mieux prendre connaissance des projets en cours le 7 novembre prochain, lors de l'Investor Day.