L’économie suisse a tenu bon face à la vague Omicron. La croissance du PIB a même accéléré de 0,2% à 0,5% au premier trimestre. Et malgré le climat conjoncturel mondial très rude, nous misons pour 2022 sur une croissance du PIB supérieure à la moyenne de plus de 2%. Comparativement, la pression sur les prix demeure clairement inférieure à la moyenne en Suisse. Pour la BNS, aucune raison de se précipiter. Or, même les banquiers centraux suisses indiquent qu’ils sont désormais disposés à relever les taux. Comme la fenêtre pourrait bientôt se refermer, il semble probable que l’intervalle avec les relèvements de taux prévus à partir de juillet par la BCE sera court, du moins en attendant de se débarrasser des taux négatifs peu prisés.

Omicron a une nouvelle fois restreint les voyages internationaux cet hiver et le tourisme suisse s’en est ressenti. Les visiteurs originaires d’Europe et d’Amérique n’étaient pas aussi nombreux qu’en été. Et pourtant, la branche touristique peut se féliciter d’une bonne saison hivernale: avec la levée des mesures de restriction, les statistiques des nuitées se rapprochent de nouveau du niveau d’avant la crise, notamment grâce à une demande nationale soutenue. Le semestre hivernal écoulé, le nombre de nuitées des hôtes suisses était près de 15% supérieur au niveau d’avant la pandémie, alors que le taux d’hôtes étrangers restait inférieur de 20%. Les touristes originaires d’Asie du Sud-Est font notamment un retour très timoré. Près de 95% des visiteurs chinois manquent toujours à l’appel et la politique zéro covid devrait faire perdurer cette situation.

La saison hivernale était particulièrement réjouissante pour les remontées mécaniques suisses. L’année dernière, certains domaines skiables étaient restés fermés. Or, cette année, même les établissements de restauration de montagne étaient ouverts. Le chiffre d’affaires du secteur des remontées mécaniques s’est amélioré de 38% avec une hausse supérieure à la moyenne sur 5 ans.

Malgré le taux d’inflation élevé, les réservations ont récemment fortement progressé dans un élan manifeste de profiter de la fenêtre ouverte des voyages d’été. Les Suisses en particulier sont de nouveau beaucoup plus enclins à voyager et les flux de passagers aux aéroports suisses se rapprochent du niveau d’avant la crise. Et les données des paiements par carte des Suisses attestent une hausse sensible des ventes à l’étranger. La reprise de la consommation des prestations de service présente un fort potentiel en Suisse. Or, le fait de moins rester chez soi et la hausse du tourisme d’achat devrait de nouveau faire glisser la balance touristique suisse en terrain négatif comme avant la pandémie et légèrement peser sur le PIB, alors que l’activité de voyage restreinte a soutenu l’économie pendant la crise à hauteur de 0,1 point de pourcent.