Bilan obligataire du premier semestre 2023: entre positif et hétérogénéité en Europe

Matthieu Bailly & Jean-Denis Goupil, Octo Asset Management

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Ce sont finalement les catégories soi-disant les plus risquées et les moins plébiscitées depuis le début d’année qui ont le mieux performé, en particulier le High Yield.

Le premier semestre s’achevant, l’heure est à un premier bilan. Nous débuterons par quelques commentaires sur les performances obligataires avant de revenir sur les drivers à prendre en compte pour le second semestre, bien qu’ils soient finalement quasiment identiques à ceux qui occupaient déjà les esprits en ce début d’année: une inflation persistante, des économies en perte de vitesse, des hausses de taux qui se poursuivent, une inquiétude à deux vitesses des investisseurs et un risque géopolitique toujours prégnant, à commencer par une guerre en Ukraine qui s’enlise.

Concernant les performances obligataires représentées dans le graphe ci-dessous, le premier constat est que l’ensemble des catégories obligataires européennes ont réalisé des performances positives tout en montrant une grande hétérogénéité de volatilité et de résultat. On aurait pu penser, en début d’année, que la hausse généralisée des taux et des spreads de 2022 viendrait tasser les différences et que, sur seulement 6 mois, seule la différence de taux de portage créerait un écart, de 50 à 100 points de base entre les catégories. Et pourtant, entre la volatilité très forte sur les taux souverains, la dégradation des conditions de crédit très impactante pour les entreprises qui empruntaient auparavant à 0% - essentiellement les émetteurs de bonne qualité -, l’affaire Crédit Suisse, quelques accidents marginaux comme Casino et la grande prudence de la plupart des émetteurs les plus endettés, ce sont finalement les catégories soi-disant les plus risquées et les moins plébiscitées depuis le début d’année qui ont le mieux performé, en particulier le High Yield. A l’inverse, si la catégorie Investment Grade semblait réunir tous les suffrages institutionnels depuis un an, à la faveur de la hausse des taux, d’un besoin d’améliorer la qualité des portefeuilles et de combler de fréquents gaps de duration, elle a finalement à peine réalisé son portage avec une performance de 1,76% sur 6 mois pour un portage annuel attendu de 4 à 5%. Avec un différentiel de près de 3 points versus le High Yield, il était donc un peu prématuré, comme nous le proposions en début d’année, de penser que les banques centrales changeraient leur fusil d’épaule aussi vite et qu’il faudrait se positionner aussi rapidement sur les taux longs à faible prime.

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