Anniversaires et cycles haussiers – Dynamiques boursières de Julius Baer

Christian Gattiker, Julius Baer

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Les anniversaires ont la cote pendant le confinement. Cette semaine, le boom boursier a eu douze ans – une raison suffisante pour craindre sa fin.

POURQUOI CI, POURQUOI ÇA?

Le week-end dernier, une émission culte de divertissement allemande a fait un carton pour son 50e anniversaire: Die Sendung mit der Maus, où une souris répond à toutes sortes de pourquoi. Vues sous leur angle déjanté, les choses ne peuvent aller qu’en s’améliorant. De manière générale, la célébration d’anniversaires donne à réfléchir. La bourse ne fait pas exception, où le cycle haussier entame sa treizième année. Pour les investisseurs, c’est une raison d’anticiper sa fin. Ou tout au moins la fin de la reprise post-pandémie. La pandémie n’est certes pas terminée, mais nous n’allons pas couper les cheveux en quatre. Sur les marchés, en tout cas, la tendance est de craindre que tout aille trop vite trop bien. Selon cette interprétation, les vannes ouvertes des banques centrales, un boom de la consommation en été après les réouvertures et un plan d’aides surdimensionné des États-Unis devraient conduire à une surchauffe. Le devoir des banques centrales est alors plus que jamais de tenir le cap et leurs promesses d’une approche flexible face à des hausses de prix. On attend aussi une réponse à d’éventuelles détériorations des conditions de crédit en cas de hausse des taux d’intérêts. Le risque principal s’est déplacé, il ne concerne plus la pandémie elle-même, mais des erreurs politiques dans la réponse à la pandémie.

De la Silicon Valley à la zone industrielle de la Ruhr et à l’Inde

Mais le boom s’étend bien au-delà des leaders du marché de la dernière décennie. Nous enregistrons des sorties de consolidations de longue date – signe de force – dans des actions japonaises, coréennes, allemandes et dans des actions suisses de moyenne importance. Pour n’en citer que quelques-unes. Le boom s’étend de l’Amérique au vaste monde – de la Silicon Valley jusque dans la Ruhr et vers l’Inde. Pour les investisseurs à long terme, nous voyons de belles opportunités dans les actions indiennes. Dans ce pays, la dynamique démographique ne se relâche pas. Et ici aussi, au début de l’année, les indices boursiers en dollars US sont sortis d’un mouvement latéral qui durait depuis quinze ans.

Dégradation des valeurs industrielles après des hausses de cours

Mais beaucoup d’éléments retiennent les décideurs de laisser la reprise s’essouffler trop tôt. La chasse aux titres retardataires va donc continuer. Naturellement, cela fait longtemps que nous ne nageons plus à contre-courant dans cette attitude. Et le choix n’est plus aussi grand. Nous tenons compte de ce fait et dégradons les valeurs industrielles après des hausses de cours massives. Mais il existe d’autres opportunités: quand on investit en Europe, il y a de quoi se demander où est passé le cycle haussier. Même les personnes qui ont investi il y a douze ans, quand la bourse était au plus bas, ont totalement décroché au niveau mondial. Depuis le 9 mars 2009, le Stoxx 600 a perdu 55% (6,5% par an) par rapport au S&P 500. De nombreux titres ici essaient encore de rattraper leur retard. Et les corrections font toujours partie du jeu, elles servent à calmer le jeu.  

Graphique du mois: les actions industrielles anticipent déjà une forte hausse de bénéfices

Source: Datastream, Julius Baer
Le Swiss Market Index devant l’Europe et derrière les USA – prudence: perles de bourse

Douze ans après la chute des cours de 2009, les investisseurs suisses se demandent aussi ce qu’il est advenu ici de la hausse du marché. Il est vrai qu’en 2019 tout au moins, le Swiss Market Index (SMI) a déjà atteint de nouveaux records historiques. Toutefois, le SMI est à la traîne d’environ 38% par rapport aux USA depuis mars 2009, ce qui correspond à un retard annuel d’env. 4%. Mais cela ne veut pas dire qu’il n’y ait pas eu ici de belles croissances. À ce sujet, il faut toutefois passer en deuxième ligne et s’intéresser à des titres individuels. Des titres comme SIKA, Partners Group, AMS, Temenos, Georg Fischer, Tecan, Ems Chemie, Logitech et BB Biotech ont versé à leurs actionnaires des rendements annuels à deux chiffres pendant les douze dernières années.

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