Alzheimer: trois produits seront approuvés d'ici fin 2022

Lukas Leu, Bellevue Asset Management

1 minute de lecture

L'autorisation de mise sur le marché de l'Aduhelm, le médicament de Biogen pour la maladie d'Alzheimer, est une avancée majeure pour la recherche.

FDA: un impact positif pour la recherche    

La décision de la FDA d’approuver l’Aduhelm a été un véritable accélérateur pour la recherche contre la maladie d’Alzheimer. Eli Lilly présentera les résultats de l'étude sur le Donanemab, un anticorps contre cette maladie d'ici la fin de l'année. Roche est en pourparlers avec la FDA afin d'obtenir une approbation accélérée du Gantenerumab avant l'achèvement des essais cliniques en cours. Si les deux anticorps prouvent qu'ils peuvent éliminer les dépôts de plaques de bêta-amyloïde dans le cerveau et ainsi ralentir l'évolution de la maladie, la validité de cette approche thérapeutique pourrait être confirmée. Pour l'hypothèse bêta-amyloïde et le remboursement, c'est un argument extrêmement important.

Les ventes initiales de l’Aduhelm devraient être cependant modérées en raison des questions toujours ouvertes concernant son efficacité et du manque de clarté concernant la couverture par les compagnies d'assurance maladie. Biogen devra encore convaincre les cliniques, les spécialistes et les assureurs toujours réticents à l'égard du remboursement. Cependant, des données positives et les premiers retours du terrain pourraient rapidement créer un élan et influencer les opinions mitigées sur l'efficacité d'Aduhelm.

L’approche des vaccins contre la maladie d'Alzheimer se différencie.
Une approche très controversée

Après plusieurs échecs, l’approche qui consiste à combattre la maladie d'Alzheimer en éliminant les plaques de bêta-amyloïde dans le cerveau a été très controversée. Il existe désormais un consensus sur le fait qu'une certaine interaction entre les plaques de bêta-amyloïde et les fibrilles de tau déclenche l'apparition et la progression de la maladie. Selon les résultats des études actuelles, certaines mutations génétiques favorisent l'augmentation des nouveaux dépôts et donc la formation de fibrilles de tau. Il en résulte des dommages importants sur les cellules nerveuses et un déclin des capacités cognitives. La question clé est de savoir où se trouve la meilleure cible pour les substances actives et comment les processus pathologiques sont exactement liés.

Grâce à des biomarqueurs de plus en plus performants, les stades précoces de la maladie d'Alzheimer peuvent être détectés plus facilement. Pourtant, dans un avenir proche, la FDA continuera probablement à s'appuyer sur les scanners TEP. Le rôle de la phosphorylation de la protéine tau n'est que partiellement compris. Pour faire progresser la recherche, la quantification précise des fibrilles de tau dans le cerveau vivant est cruciale et la recherche de nouveaux traceurs TEP est d'actualité. Parallèlement, les progrès des biomarqueurs sanguins sont de plus en plus avancés.

Des effets secondaires subsistent

Étant donné que seuls 3% au maximum des substances anticorps traversent la barrière hémato-encéphalique pour atteindre le cerveau, des doses plus élevées sont nécessaires. Cela peut entraîner un œdème cérébral ou des maux de tête chez les patients. L’approche des vaccins contre la maladie d'Alzheimer se différencie et devraient amener une réponse immunitaire humorale contre les protéines tau ou bêta-amyloïdes pathologiques dans le cerveau.

Au cours des prochains 18 mois, nous pouvons nous attendre à de nouveaux développements. Eli Lilly et Roche vont obtenir l'approbation de leurs produits. Cela portera alors déjà trois médicaments sur le marché d’ici fin 2022, ce qui aurait un impact positif sur l'accès à ces médicaments.

A lire aussi...