Certains commentateurs mettent l'accent sur la vigueur de la croissance mondiale, stimulant les bénéfices et encourageant l’investissement.
Un mois avant les fêtes de fin d’année et les pronostics sur l’évolution des marchés financiers en 2019 vont bon train. Les commentateurs semblent se répartir en deux camps bien distincts.
D’un côté, ceux qui misent plutôt sur les chiffres de l’économie réelle mettent l’accent sur la vigueur de la croissance dans le monde entier, stimulant les bénéfices des entreprises et encourageant l’investissement. Les écarts de production se sont comblés l’an dernier et des tensions apparaissent sur les marchés du travail des États-Unis, du Japon et de l’Europe centrale. Cette situation laisse prévoir une accélération des salaires et justifie l’émergence de risques inflationnistes. Cette analyse annonce une phase d’expansion qui s’exprimerait par une hausse des taux et par la vigueur des marchés des actions.
pour l’évolution de l’économie et des marchés financiers.
En revanche, ceux qui estiment que l’aspect monétaire de l’économie l’emporte sur sa dimension réelle voient la situation avec plus de prudence. Ils soulignent l’importance de la politique de réduction du bilan des banques centrales. Le retrait des milliards de liquidités mois après mois exerce une pression à la baisse sur toutes les catégories d’actifs. Les valorisations historiquement élevées des obligations, des actions et même de l’immobilier devraient alors subir une correction. De telles érosions de valeur pourraient affecter le sentiment des consommateurs, des entreprises et des investisseurs, au point de précipiter l’économie dans une spirale baissière. Il s’ensuivrait une récession, au cours de laquelle les cours des actions baisseraient parallèlement à la hausse des taux.
Comme souvent, la vérité se trouve quelque part entre ces deux extrêmes. Les deux côtés de la médaille, le monétaire et le réel, sont déterminants pour l’évolution de l’économie et des marchés financiers. Leur synthèse fait ressortir un troisième scénario: après la forte croissance de ces dernières années, nous devons nous attendre à un ralentissement de la conjoncture dû aux facteurs monétaires et cycliques. Cependant, le stimulus budgétaire aux États-Unis et les mesures de relance de la Chine devraient se traduire par un rebond économique au second semestre 2019. Celui-ci pourrait accentuer les tensions du marché du travail, ce qui devrait inciter les grandes banques centrales à relever leurs taux, de crainte d’un emballement de l’inflation. Les effets négatifs se feraient ressentir avec le temps.
La fête ne pourra durer que jusqu’à ce que les banques centrales éteignent les lumières. Certes, nous ne devons pas nous inquiéter outre mesure pour 2019, mais il ne faut pas oublier qu’une expansion peut toujours déboucher sur une récession...