Epargne vertueuse, une réflexion s’impose

Olivier Robert, BCGE

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Il existe une multitude de vertus, mais trois sont dites cardinales, toutes les autres découlant de ces dernières: Prudence, Courage et Tempérance.

© Loris von Siebenthal

Héritage des philosophes grecs, les vertus sont les facultés acquises qui poussent l’Homme à bien agir. Il en existe une multitude, mais trois sont dites cardinales, toutes les autres découlant de ces dernières: Prudence, Courage et Tempérance.

Est-il pertinent de parler de finance vertueuse? Incontestablement, les vertus sont des dispositions humaines et, de ce fait, la question de la moralité s’éloigne de la finance. La finance n’étant rien d’autre qu’un outil, elle n’est qu’un simple prolongement de la main de l’Homme. Dans ce contexte, au même titre que l’épargnant vertueux pourrait exister, le financier vertueux aussi. L’épargnant vertueux, dans sa quête d’un fonds de placement, pourrait suivre ce chemin.

Prudence

La source étymologique du terme «prudence» vient du grec «Phronesis»: l’acte de penser. La prudence impliquant un acte raisonné, la notion de risque n’a pas lieu d’être. L’épargnant devra donc s’assurer que les investissements qui constituent son épargne sont sélectionnés avec raison. La finance vertueuse ne peut donc pas être l’accomplissement d’une gestion passive – gestion qui ne sépare pas le bon grès de l’ivraie – mais nécessairement le produit d’une réflexion humaine basée sur l’analyse de fondamentaux. Seule l’analyse fondamentale, l’étude approfondie de facteurs quantitatifs et qualitatifs de la bonne santé économique de l’entreprise, opérée de manière raisonnée, peut tendre à réaliser des investissements prudents face à un avenir incertain. Une gestion active d’experts est un premier critère de choix.

L’épargnant vertueux prendra le temps de la réflexion et développera ses propres critères afin d’investir ses économies dans des fonds d’investissements qui correspondent à ses convictions.
Courage

Trait de caractère, dont la faculté est d’être capable de surmonter la peur, le courage s’illustre dans l’action. Le courage de l’épargnant réside dans le placement de ses économies auprès d’un gérant et celui du gérant dans l’investissement de cette épargne selon une philosophie clairement établie. Le gérant vertueux restera fidèle à ses choix d’investissement même dans les turbulences du marché. L’acte de se distancier du marché reste un bon indicateur du courage du gérant. De même, l’épargnant qui sélectionne un fonds sur la connaissance de ses sous-jacents, ne fera pas preuve de courage. L’épargnant courageux saura sélectionner un fonds de convictions, laissant au gérant le soin de sélectionner des opportunités d’investissements hors de ses connaissances. L’épargnant vertueux devra donc sélectionner un fonds dont la finalité – la thématique – corresponde à ses aspirations profondes.

Tempérance

Dans un monde d’opportunités accrues, cette vertu de maîtrise des passions permet de ne pas perdre la raison. Pour attester de la bonne tempérance du gérant, l’épargnant doit s’assurer d’une diversification équilibrée: trop de titres serait perçu comme une boulimie, trop peu de titre comme une gestion irraisonnée, emprunte d’une passion non maîtrisée. La diversification ne peut se limiter aux nombres d’actions. A ce titre, une gestion multithématique non contraignante, pourrait être privilégiée.

Cette brève réflexion a pour objectif d’aider l’épargnant à développer son jugement. L’épargnant vertueux prendra le temps de la réflexion et développera ses propres critères afin d’investir ses économies dans des fonds d’investissements qui correspondent à ses convictions.

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