Zone euro: bond de l'inflation et recul du chômage

AWP

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La progression annuelle des prix s’est accélérée à 1,4% en mars. Quant au taux de chômage, il est descendu à 8,5% en février.

La reprise économique gagne du terrain en zone euro, avec un taux de chômage en février au plus bas depuis décembre 2008 et une accélération de l’inflation en mars, selon des données publiées mercredi.

Le taux de chômage dans la zone euro a reculé en février à 8,5%, contre 8,6% en janvier, a indiqué l’Office européen des statistiques, Eurostat. En décembre 2008, ce taux était de 8,3%, puis avait bondi à 8,7% en janvier 2009.

Le taux d’inflation annuel de la zone euro a bondi en mars à 1,4%, contre 1,1% en février, selon une première estimation d’Eurostat, se rapprochant un peu plus de l’objectif que s’est fixé la Banque centrale européenne (proche de 2,0%).

En ligne avec les attantes

Ces chiffres du chômage et de l’inflation sont conformes aux attentes des experts interrogés par le fournisseur de services financiers Factset. Ils viennent étayer le sentiment que les performances économiques de la zone euro s’améliorent grandement, après des années de reprise plutôt molle qui ont suivi la crise de la dette.

Ainsi, le chômage dans la zone euro n’a cessé de reculer depuis qu’il est repassé en septembre 2016 sous le seuil symbolique de 10,0%. Il reste cependant toujours bien plus élevé que le taux moyen d’avant la crise financière de 2007-2008, où il était de 7,5%.

Au pire de la crise de la dette, le chômage avait atteint le taux record de 12,1% en avril, mai et juin 2013 dans la zone euro.

Ce déclin du chômage survient après trois ans de soutien massif de la Banque centrale à l’économie de la zone euro, avec un maintien des taux directeurs au plus bas et un vaste programme de rachats de dette.

De quoi rassurer la BCE

Les chiffres du chômage de février et de l’inflation en mars «vont rassurer la BCE», a estimé Jessica Hinds, analyste de Capital Economics.

Désormais plus confiant dans la santé de l’économie des 19 pays ayant adopté la monnaie unique, l’institut basé à Francfort a amorcé début mars un prudent retrait de son vaste programme de soutien.

Néanmoins, le chemin semble encore long pour que l’inflation se rapproche de l’horizon des 2,0%, considérée par la BCE comme un signe de bonne santé de l’économie car cela correspond, selon elle, à la définition de la stabilité des prix.

En outre, note Mme Hinds de Capital Economics, l’inflation sous-jacente (hors énergie, produits alimentaires, boissons alcoolisées et tabac, qui exclut par conséquent les produits particulièrement volatils) n’a pas bougé en mars: +1,0%, comme en février.

De 3,5% en Allemagne, à 20,8% en Grèce

«Cela signifie que la BCE va continuer à avancer avec prudence», écrit-elle, tablant sur une toute première hausse des taux directeurs en septembre 2019.

Par ailleurs, malgré une baisse constante du chômage, les disparités demeurent importantes parmi les 19 pays de la zone euro.

Le taux de chômage le plus bas en février est une fois de plus enregistré en Allemagne et à Malte (3,5% chacun). Et les taux les plus élevés ont de nouveau été relevés en Grèce (20,8% en décembre 2017, dernier chiffre disponible) et en Espagne (16,1%).

En France, le taux de chômage a reculé à 8,9% en février, contre 9,0% en janvier.