Lonza a comme attendu affiché une performance en repli au premier semestre. Le sous-traitant pharma bâlois, privé depuis l’automne 2023 du contrat avec Moderna pour les vaccins contre le Covid-19, a vu ses revenus se contracter, alors que bénéfice net a dégringolé de près d’un cinquième (-19,7%) à 330 millions de francs. Mais le tassement de la rentabilité est plus faible que redouté.
De janvier à fin juin, le chiffre d’affaires s’est inscrit à 3,06 milliards de francs, un montant inférieur de 0,7% à celui dégagé un an auparavant, écrit jeudi le groupe établi à Bâle et qui dispose d’un important site de production à Viège, en Valais. En excluant les effets de change, les revenus ont augmenté de 1,8%.
Après la fin de la pandémie et la forte hausse des taux d’intérêt à l’époque, les petites entreprises de biotechnologie ont eu de plus en plus de mal à trouver des fonds pour financer de nouveaux projets, a relevé le chef des finances de Lonza, Philippe Deecke, lors d’une conférence téléphonique à laquelle le nouveau directeur général, Wolfgang Wienand, entré en fonctions début juillet, a assisté. Le groupe rhénan en a également fait les frais, mais la situation semble désormais s’inverser lentement.
Ces derniers temps, la demande en matière de contrats de production a pris une tournure «encourageante». Mais le phénomène n’a pas encore eu d’effets directs sur le chiffre d’affaires. Cela prend entre six et neuf mois, a poursuivi M. Deecke.
Situation difficile dans les capsules
L’activité des capsules demeure quant à elle difficile, les déstockages devant se poursuivre jusqu’au premier trimestre 2025 chez les clients, a ajouté M. Deecke. Ce processus s’est toutefois déjà achevé pour les capsules destinées aux compléments alimentaires.
Côté rentabilité, le résultat opérationnel avant intérêts et impôts (Ebit) a reculé de 1,1% à 534 millions de francs et l’excédent brut d’exploitation (Ebitda) de 4,1% à 899 millions. L’Ebitda dit de base a pour sa part fléchi de 3,1% à 893 millions, la marge correspondante s’établissant à 29,3%, 0,8 point de pourcentage de moins qu’un an auparavant. La rentabilité a elle aussi souffert de la fin du très lucratif contrat signé avec Moderna.
Bien qu’en repli, la performance s’est révélée supérieure aux attentes des analystes, à la seule exception du bénéfice net. Sondés par l’agence AWP, les experts avaient en moyenne anticipé un chiffre d’affaires de 3,03 milliards de francs, un Ebitda de base de 827 millions et un résultat net de 347 millions.
Evoquant ses perspectives, le groupe rhénan prévoit en 2e partie d’année des ventes supérieures à celles du premier semestre. Le groupe confirme ses attentes pour l’ensemble de l’exercice, considéré comme une phase de transition alors que l’entreprise a renouvelé ses organes dirigeants avec l’arrivée en mai d’un nouveau président en la personne de Jean-Marc Huët et de Wolfgang Wienand.
Bond de l’action
Lonza continue d’anticiper une évolution stable pour ses ventes et une marge Ebitda de base de 27 à 29% cette année. A plus long terme, soit à l’horizon 2028, la multinationale rhénane vise une croissance annuelle moyenne des revenus de 12 à 15% en monnaies locales. La marge Ebitda de base devrait grimper à un niveau entre 32 et 34%.
Les investisseurs, à l’image des analystes, ont salué la performance. A la Bourse suisse, l’action Lonza a clôturé en nette hausse de 7,12% à 559,80 francs, dans un marché dont l’indice phare SMI cédait 0,8%.
En parallèle à sa performance semestrielle, Lonza a annoncé la nomination de deux nouveaux administrateurs indépendants, Juan Andres, lequel a assumé diverses responsabilité chez Novartis, puis Moderna, et Eric Drapé, un membre de la direction de Teva Pharmaceuticals. Leur élection au sein de l’organe de surveillance sera soumise aux actionnaires lors de l’assemblée générale de l’année prochaine.