USA/Fed: Esther George s’inquiète de hausses de taux «trop rapides»

AWP

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«Relever les taux d’intérêt trop rapidement augmente la probabilité de braquer trop brutalement» pour redresser la trajectoire de l’inflation, déclare la présidente de la Fed de Kansas City.

La présidente de l’antenne de la Réserve fédérale (Fed) de Kansas City (Missouri), Esther George, a mis en garde lundi contre des hausses de taux «trop rapides» de la Fed, qui pourraient déstabiliser l’économie américaine, déjà en proie à un ralentissement.

«Relever les taux d’intérêt trop rapidement augmente la probabilité de braquer trop brutalement» pour redresser la trajectoire de l’inflation, a déclaré celle qui est à la tête de la branche de Kansas City depuis dix ans.

La banque centrale américaine (Fed) reste sur trois hausses successives de son taux directeur et, à chaque fois, a accéléré le rythme avec respectivement un quart (mars), puis un demi-point (mai), puis 0,75 point de pourcentage en juin.

Les opérateurs estiment actuellement à 93% la probabilité d’une nouvelle hausse de 0,75 point lors de la réunion des 26 et 27 juillet.

Quant à la session suivante, les 20 et 21 septembre, le scénario central est celui d’une remontée d’un demi-point, qui porterait le taux directeur à une fourchette de 2,75% à 3%, pour la première fois depuis 2008.

«Les changements de politique se répercutent sur l’économie avec un effet retard», a fait valoir Esther George, dans un discours prononcé à Lake Ozark, dans le Missouri. «Et des modifications significatives et abruptes peuvent déstabiliser les ménages et les petites entreprises à mesure qu’ils procèdent aux ajustements nécessaires.»

Lors de la réunion de juin, Esther George avait été la seule membre du Comité de politique monétaire (FOMC) à se prononcer pour une hausse d’un demi-point, et non de 0,75 point.

Pour la banquière centrale, la poursuite à un rythme accéléré «pourrait créer des tensions, que ce soit dans l’économie réelle ou sur les marchés financiers, qui saperaient la capacité de la Fed à suivre la trajectoire annoncée», c’est-à-dire celle d’un relèvement suffisant, à terme, pour ramener l’inflation autour de 2% par an.

Mme George a rappelé qu’économistes et investisseurs évoquaient désormais le risque d’une récession et que certains opérateurs tablaient même sur une baisse du taux directeur de la Fed l’an prochain, pour y faire face.

Pour elle, ces projections montrent «le risque d’un resserrement plus rapide que ce que peuvent encaisser l’économie et les marchés».

La semaine dernière, l’un des gouverneurs de la Fed, Christopher Waller, s’est dit favorable à une hausse de 0,75 point de pourcentage en juillet, de même que le président de l’antenne de St. Louis, James Bullard.

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