USA/dette: Joe Biden tente à nouveau de s’entendre avec l’opposition

AWP

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Après avoir martelé qu’un défaut de paiement des Etats-Unis «n’était pas une option», le président doit notamment rencontrer le républicain Kevin McCarthy, chef de la Chambre des représentants.

Percée en vue, ou blocage insoluble? Joe Biden rencontre mardi l’opposition républicaine pour tenter de s’entendre sur la dette et les dépenses publiques, alors que menace le défaut de paiement.

Le président américain recevra à nouveau, à 15H00 locales à la Maison Blanche (19H00 GMT) les quatre chefs de file du parti démocrate et du parti républicain au Congrès.

L’invité le plus important sera, comme lors de la dernière rencontre du même format le 9 mai, Kevin McCarthy: chef de la Chambre des représentants, tenue par une courte majorité républicaine, c’est de lui que dépend, en grande partie, le destin financier à court terme des Etats-Unis.

Dans un contexte de campagne présidentielle, et généralement de grandes tensions politiques, ni le président américain, candidat à un second mandat, ni le ténor conservateur ne veulent être celui qui cillera le premier.

Kevin McCarthy a déclaré lundi soir, alors que les équipes des deux camps négocient depuis une semaine: «Il n’y a pas de mouvement.»

«Nous devons faire quelque chose d’ici la fin de la semaine, et nous n’en sommes pas proches du tout», a-t-il ajouté.

Joe Biden a lui encore martelé sur Twitter mardi qu’un défaut de paiement des Etats-Unis «n’était pas une option».

«Si les députés républicains nous poussent au défaut, 8 millions d’emplois pourraient être perdus» aux Etats-Unis, a-t-il averti, renvoyant la responsabilité sur l’autre camp.

Ce scénario inédit d’un défaut de paiement américain, porteur de périls pour toute l’économie mondiale, menace dès le 1er juin, estime le Trésor américain, si aucun accord n’est trouvé au Congrès pour relever le plafond d’endettement public autorisé.

Le calendrier parlementaire complique encore l’affaire.

La Chambre des représentants et le Sénat, qui ensemble composent le Congrès, et qui doivent pareillement voter sur la dette, ne siègent au même moment, jusqu’au 1er juin, que pendant quatre jours.

Biden en Asie?

Joe Biden avait lui, aux dernières nouvelles, toujours prévu de s’envoler mercredi pour une tournée diplomatique de plusieurs jours en Asie.

Ce voyage est «très problématique», a critiqué mardi sur CNN Nancy Mace, élue républicaine de Caroline du Sud. «Il devrait être au Capitole, à travailler avec les républicains et les démocrates».

Le Congrès américain doit régulièrement - c’est une spécificité du pays - relever le plafond maximal d’endettement public.

Cela permet à l’Etat fédéral, qui vit à crédit comme c’est le cas dans tant d’autres pays riches, de continuer à fonctionner.

Or les républicains de Kevin McCarthy refusent de voter en ce sens tant que Joe Biden n’acceptera pas d’importantes coupes budgétaires.

Dans les faits, le fameux plafond, de 31’000 milliards de dollars, a été dépassé en début d’année, mais le gouvernement a réussi à s’en accommoder grâce à des manoeuvres comptables.

Si la situation se prolonge, il ne pourra plus ni verser salaires, retraites ou prestations sociales, ni rembourser les créanciers.

Officiellement, la Maison Blanche refuse de négocier sur le relèvement du plafond d’endettement, longtemps une procédure de routine et qui ne doit pas, selon Joe Biden, être politisée puisque la dette a été accumulée par des gouvernements des deux bords.

Mais, en réalité, plusieurs options sont sur la table.

Les républicains et les démocrates pourraient ainsi s’entendre pour que plusieurs dizaines de milliards de dollars prévus pour répondre à la pandémie de COVID-19, mais jamais utilisés, soient annulés, de manière à réduire la dépense publique.

En discussion également, selon la presse américaine: le durcissement des conditions d’attribution de certaines prestations sociales.

Cette crise politique a déjà des effets: nerveux, les investisseurs font grimper le coût d’emprunt des Etats-Unis, a signalé mardi la secrétaire au Trésor, Janet Yellen.

Elle a aussi souligné combien les échanges mondiaux reposaient «sur le travail des employés fédéraux et contractuels» américains, qu’il s’agisse des contrôleurs aériens, des douaniers, des militaires ou des responsables des télécommunications.

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