USA/aides: Trump prêt à un geste, son ministre des finances pessimiste

AWP

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Nettement devancé par Biden dans les sondages, l’actuel locataire de la Maison Blanche déclare qu’il n’hésiterait pas à aller au-delà des 1’800 milliards de dollars pour relancer l’économie.

Donald Trump s’est dit jeudi prêt à faire un geste pour débloquer, avant l’élection présidentielle du 3 novembre, les négociations sur un nouveau plan de soutien à l’économie américaine, alors que les demandes d’allocations chômage ont atteint un plus haut depuis août.

Interrogé sur la chaîne Fox Business sur la question de savoir s’il pourrait aller au-delà des 1’800 milliards de dollars mis sur la table par son administration pour donner un coup de fouet à l’économie, le locataire de la Maison Blanche n’a pas hésité.

«Je le ferais, je le ferais absolument; je mettrais davantage; j’irais plus haut», a-t-il répondu, au moment où il est nettement devancé dans les sondages par le démocrate Joe Biden à trois semaines d’un scrutin où il brigue un second mandat.

Mais le président du Sénat, le républicain Mitch McConnell, pourtant un allié de Donald Trump, a répété jeudi qu’il ne voterait pas une enveloppe d’un montant aussi élevé.

Les élus républicains du Sénat «pensent que ce que nous avons présenté (début septembre, NDLR), un demi-milliard de dollars, très ciblé, est la meilleure voie à suivre. C’est donc ce que je vais proposer», a-t-il déclaré à des journalistes dans son fief du Kentucky.

La chambre haute du parlement américain prévoit en effet de voter prochainement sur une mesure ponctuelle d’aide aux petites et moyennes entreprises.

Positions «très éloignées»

Après de multiples volte-face, la Maison Blanche veut aussi des mesures ciblées, comme des actions pour les PME ou des aides pour les compagnies aériennes.

Mais pour les démocrates, menés par la présidente à la chambre des représentants Nancy Pelosi, pas question d’adopter des mesures indépendantes. Ils veulent un paquet de mesures plus vaste évalué à 2’200 milliards de dollars.

Outre l’enveloppe, les deux camps s’opposent sur les aides qui iraient aux Etats pour les soutenir dans leur lutte contre l’épidémie de COVID-19 et ses conséquences sur les services publics, comme les écoles.

Nancy Pelosi a appelé jeudi dans un tweet, le parti du président à «être sérieux et travailler avec les démocrates pour parvenir à un accord qui aide les familles de travailleurs».

Dans ce contexte, il est plus qu’improbable qu’un accord intervienne avant l’élection tant les positions entre les deux camps sont «très éloignées» sur pas mal de questions, a répété jeudi Steven Mnuchin, le secrétaire au Trésor.

«Un accord sera difficile à obtenir avant l’élection mais on essaye dur. Donc, je ne veux pas dire que c’est impossible», a ajouté M. Mnuchin, qui négocie pour la Maison Blanche. «Ce dont nous avons besoin maintenant est une approche ciblée et sensée».

La patronne du FMI, Kristalina Georgieva, s’est elle déclarée convaincue que les Etats-Unis allaient adopter ce nouveau plan d’aide, car «il est nécessaire», ajoutant qu’il aurait un impact positif quel que soit le moment où il serait adopté.

Tableau économique morose

Le caractère indispensable de ces aides est martelé par les économistes, tant les signaux sont peu rassurants.

Environ 898’000 personnes ont pointé au chômage la semaine dernière, un plus haut depuis août. Si 10 millions d’Américains touchent une allocation chômage, ils sont au total 25 millions à bénéficier d’une aide après avoir perdu leur emploi ou vu leurs revenus chuter.

Quant à l’activité manufacturière, cheval de bataille de Donald Trump qui a promis de rapatrier aux Etats-Unis les emplois partis en Chine, elle évolue de manière contrastée.

Le croissance a en effet ralenti dans la région de New York en octobre mais a fortement rebondi dans les environs de Philadelphie.

Cette incertitude a plongé dans le rouge la Bourse de New York jeudi.

Des aides fédérales permettraient aux Américains de continuer à consommer et aux entreprises de faire face à leurs problèmes de trésorerie et éventuellement de suspendre quelque projets de licenciements massifs, font valoir des experts.

Dans la dernière ligne droite avant l’élection, le président américain, qui se targue d’être l’homme providentiel pour une économie en souffrance, a besoin de présenter une victoire aux électeurs.

Mais chaque camp craint que l’autre ne s’attribue le mérite d’un paquet de mesures destinées à aider des millions d’Américains.

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