USA: le chômage au plus bas depuis 1969

AWP

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Le taux de demandeurs d’emploi recule à 3,7% en septembre.

Le taux de chômage américain est tombé à 3,7% en septembre, un niveau inédit depuis décembre 1969 malgré un ralentissement marqué des créations d’emplois, qui ont notamment pâti du passage de l’ouragan Florence sur la côte est.

A un mois des élections de mi-mandat, le 6 novembre, cette bonne nouvelle devrait conforter le président républicain Donald Trump, qui a fait de l’économie sa carte maîtresse dans ce scrutin, lors duquel certains prédisent une «vague bleue», couleur des démocrates. D’autant que de nombreux économistes s’attendent à ce que la baisse du chômage se poursuive.

«Ça tourne!», s’est félicité Larry Kudlow, le conseiller économique de la Maison Blanche, estimant que l’économie avançait «à plein régime».

Le recul du chômage est plus marqué que prévu puisque les analystes tablaient sur 3,8%, après 3,9% en août.

Dans le détail, six millions de chômeurs étaient recensés en septembre aux Etats-Unis, soit une diminution de 270.000 personnes, dont une majorité de femmes, a précisé vendredi le département du travail. Encore 4,6 millions de personnes n’ont néanmoins trouvé que des emplois à temps partiel.

Le taux de participation à l’emploi était, lui, de 62,7%, un «niveau solide», ont commenté les économistes d’Oxford Economics.

Les créations d’emplois se sont en revanche inscrites en net recul, à 134.000, probablement affectées par le passage de l’ouragan Florence, à la mi-septembre, qui avait obligé des milliers de personnes de Caroline du Nord et du Sud à quitter leurs foyers, avait privé des centaines de milliers de personnes d’électricité et forcé de nombreuses entreprises à suspendre leurs activités.

L’administration Trump précise néanmoins qu’elle n’est pas en mesure de quantifier exactement l’impact de Florence sur le ralentissement des nouvelles embauches.

«L’impact de l’ouragan Florence est visible mais marginal», ont estimé de leur côté les économistes d’Oxford Economics, soulignant que le département du travail avait nettement relevé son estimation de création d’emplois pour le mois d’août, à 270.000, contre 201.000 initialement. Ce ralentissement intervient ainsi après un mois particulièrement solide combiné à un événement climatique exceptionnel.

Frémissement des salaires

Larry Kudlow a estimé que le rythme de créations d’emplois était «très bon». «Je pense que nous pouvons maintenir ce rythme», a-t-il ajouté.

Les salaires ont par ailleurs augmenté de 2,8% sur un an, soit un peu plus que l’inflation enregistrée en août sur un an (2,7%), mais cette augmentation est décevante après les 2,9% estimés pour août.

La croissance américaine a culminé au deuxième trimestre à un plus haut en quatre ans, à 4,2% en rythme annuel, dopée par les réductions d’impôts et la politique de dérégulation de l’administration Trump.

La Banque centrale américaine estime que les Etats-Unis ont atteint le plein emploi et elle constate aussi que les entreprises ont de plus en plus de mal à pourvoir des postes, faute de main d’oeuvre correspondant à leurs besoins ou de main d’oeuvre disponible tout court.

«Je pense que nous allons être surpris par le nombre de personnes qui vont retourner sur le marché de l’emploi», a commenté Larry Kudlow.

Signe que les salaires pourraient être dans un véritable frémissement, Amazon, un des plus grands pourvoyeurs d’emplois aux Etats-Unis, a annoncé cette semaine une hausse du salaire minimum à 15 dollars de l’heure. 250.000 salariés sont concernés, ainsi que 100.000 employés saisonniers embauchés à travers le pays pendant les vacances.

Cette annonce pourrait mettre davantage de pression sur un autre géant de la distribution, Walmart, sous le feu des critiques sur ses conditions salariales.

Le mois dernier, les secteurs qui ont le plus embauché sont les services aux entreprises (+54.000), suivis des secteurs de la santé (+26.000), des transports (+24.000) et de la construction (+23.000).

«En dépit de la faiblesse des créations d’emplois, liée à l’ouragan, ce rapport est solide», a estimé Chris Low, chef économiste de FTN Financial.

«Il n’y a aucun signe dans ce rapport que le marché de l’emploi ralentit. Ce rapport montre au contraire que la croissance de l’emploi continue d’être solide, faisant pression sur les salaires», ont estimé de leur côté les analystes de RDQ Economics.

Les chiffres de l’emploi seront le dernier grand indicateur publié le vendredi 2 novembre, quatre jours avant les élections parlementaires.

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